Rock français 5 étoiles (2)

Diabologum, C'était un lundi après-midi semblable aux autres

Très impressionné par mes premières écoutes, dans le train, de l'album solo (ou plutôt "duo") de Michel Cloup (voir mon post d'hier), je décide de ne pas m'arrêter en si bon chemin et de faire un petit détour par le passé, à savoir par Diabologum, groupe de rock français des années 90 dans lequel ledit Cloup a officié. J'écoute donc C'était un lundi après-midi semblable aux autres (1993)... ou plutôt réécoute... Car dès les premières secondes de l'album (le fameux : "Attention à jouer au génie parce qu'on risque de le devenir" de Salvador Dalí), je me souviens avoir déjà entendu ce truc un peu foutraque quelque part... Je ne sais plus très bien quand c'était, ni où c'était. Je suppose juste que j'ai dû emprunter l'album à la Médiathèque durant mes années d'université. Peu importe ! À l'époque, j'y ai prêté une oreille un peu distraite, je pense... Il est pourtant très bon, cet album. J'ai même l'impression que les deux premiers morceaux ont été écrits spécialement pour moi (c'est mon côté un peu mégalo/solipsiste).

Jugeons plutôt : dans le premier texte, intitulé "Comme un infriste" (mais c'est quoi un "infriste" d'abord ? Aucune idée et j'offre deux francs de caramels mous à toute personne me fournissant une réponse valable), nous trouvons une première référence au café (le moteur de mon existence, avec l'Orval) : "Trop de temps gaspillé à boire du café et si peu de temps pour regarder la télé." Plus loin : "Trop de temps gaspillé à faire semblant de travailler et si peu de temps pour s'ennuyer." Même pas vrai ! Plus loin encore : "Trop de temps gaspillé à essayer de vivre et si peu de temps pour dire des banalités."... Hahaha ! Mais c'est surtout dans le second morceau ("Le Discours de la méthode", avec Dominique A en guest star !) qu'on trouve the couplet. La méthode dont il est question ici n'a rien à voir avec celle de Descartes : c'est celle de la séduction ("Peux-tu m'apprendre s'il te plaît ta technique stratégique pour étourdir ces jeunes filles ?"). Quand j'entends le dernier couplet, je me tape un minuscule fou rire ridicule dans le train (car oui, je suis à nouveau dans un train quand j'écoute cet album) :
Je reste seul avec mon café :
Je me suis salement fait doublé. 
C'est moi qui voulais la séduire,
Et c'est lui qui l'a emmenée.

C'est à peu de chose près l'histoire de ma vie amoureuse qui est résumée dans ces quatre lignes. (Content que ça te fasse rire, Hamilton ! Bah ouais, je ne vais pas en pleurer !)


Pour ce qui est des autres morceaux, ça part dans tous les sens, c'est plein d'humour, d'expérimentations, de riffs dissonants (comme dans "Logo" ou le très court "Points d'impact"), de bruits, de mots murmurés, de détournements musicaux (on y entend ainsi, entre autres, quelques secondes de Nirvana sur "Kill Sub Pop Stars") ou encore de collages cinématographiques (comme le fabuleux "Sticky Hair-Pin" reprenant un dialogue de Sailor et Lula – un morceau qui rappelle le plus récent "Fentry" de Grandaddy, utilisant plus ou moins le même procédé).

Je vais me procurer les deux autres albums de ce groupe et y reviendrai sans doute une autre fois...

C'est su-per !

De nouveau, mon train est en retard. À Charleroi, ma correspondance est annoncée avec 26 (pas 25, ni 27 : 26 !), puis 35, puis 45, puis enfin 56 minutes de retard. Je finis par opter pour l'omnibus qui part à l'heure (c'est-à-dire avec seulement 7 minutes de retard). J'arrive chez mes parents aux alentours de 17 heures. Maïté amène Gaëlle en voiture peu de temps après. En arrivant, elle me voit trimballer un matelas (prêté par ma tante qui habite juste à côté) sur le petit chemin reliant les deux maisons.
– Salut.
– Salut.
– Qu'est-ce que c'est ?
– Ben c'est un matelas.
– Tu vas dormir ici ?
– Oui, oui, je vais le poser là, sur le chemin, et dormir à la belle étoile, devant la porte de chez ma grand-mère...

(Depuis qu'on est séparés, la discussion est toujours d'un intérêt monstre, et souvent à la limite du surréalisme. – Et avant, c'était différent ?)

Gaëlle est extrêmement joyeuse et très excitée. Elle rigole tout le temps... Elle nous présente également son tout premier bulletin. Ce "machin" contient de vraies cotes, sur 100 ou 50 selon les matières. Il est également assorti d'un commentaire de la part de la titulaire de classe (une bande de texte imprimée utilisant l'ignoble police Comic Sans MS, collée sur le bulletin) : "Ton travail est excellent, Gaëlle. Ton implication en classe et dans ton travail est super ! Attention toutefois à ta langue qui est parfois bien pendue ! Félicitations pour ce beau bulletin et continue ainsi, c'est super !" Ouais, ouais, c'est su-per ! Niveau cotation, ça donne :
Langue française : 88/100
Mathématiques : 100/100
Éveil (sciences/histoire/géographie...) : 68/100
Éducation physique : 37/50
Éducation artistique : 40/50
Cours philosophique : 45/50
Tous ces points ont-ils réellement un intérêt, si ce n'est celui de préparer ma fille au fait qu'elle va être cotée jusqu'à la fin de son existence, en primaire, en secondaire, à l'université (peut-être), durant sa vie active voire même après ? Quelle est la signification d'être notée 100% en mathématiques en première primaire ? Sur quelles données l'institutrice se base-t-elle pour considérer que Gaëlle a réalisé un travail en tout point parfait en mathématiques ? Comment décide-t-on de donner 37 points exactement en éducation physique ? Peut-être y a-t-il des critères extrêmement bien établis, une grille d'analyse super bien foutue, qui permet d'atteindre la perfection en matière de cotation ? Qui suis-je pour juger, hein ? Hein ? T'as fait l'école normale ? Non ? Hé ben alors ?

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