Une journée en mono

Les écouteurs de mon lecteur MP3 sont définitivement usés, foutus, cassés, morts... C'est toujours le même problème : un jour, à force de triturer les fils dans tous les sens, l'écouteur gauche rend l'âme. Pendant quelques heures, je peux réparer le problème en chipotant au fil comme un forcené. Et puis, après un dernier soubresaut accompagné d'un déchirant "krprschribfrxfprtkrt", c'est le décès, le vrai, celui dont on ne revient pas, et je n'entends plus tristement que le canal droit de la stéréophonie, ce qui est très désagréable car j'ai comme l'impression d'être sourd d'une oreille. La vie en mono est d'un triste. Je ne demande pas le 5.1, simplement un existence en stéréo.

Impossible de vivre plusieurs jours sans musique dans mes (deux) oreilles : après mon boulot, je me rends donc à la FNAC près de la place Saint-Lambert à Liège pour m'acheter de nouveaux écouteurs : des Logitech qui ont la merveilleuse capacité de couper tout bruit extérieur. J'en profite pour m'acheter un nouvel appareil photo : pas le gros appareil reflex de la mort, mais un petit Canon Ixus 115 HS en réclame. C'est marrant, du moins en français, de donner "HS" comme nom à un appareil photo, ça apporte un éclairage sur son avenir : "Hors service".

Cela faisait longtemps que je ne m'étais plus acheté d'appareil photo et je suis légèrement abasourdi par les avancées technologiques effectuées en dix ans sur les appareils de type compact : miniaturisation, diminution du poids, haute sensibilité qui permet de se passer quasiment tout le temps du flash, prise en main facile. Revers de la médaille : impossible de modifier le diaphragme et la profondeur de champs, de jouer convenablement avec la vitesse d'obturation. Pour ça, mon gars, faut que tu t'achètes un reflex.  
Et dire que j'en ai un, de reflex, un Leica "R3mot Electronic", un vieil appareil argentique qui appartenait au grand-père de Maïté. Celui-ci était photographe professionnel et conservait de nombreux appareils photos dans sa cave/chambre noire : des Leica et des Hasselblad principalement, soit deux marques extrêmement réputées pour la qualité de leurs appareils. À la mort du grand-père, ma belle-mère m'a proposé de récupérer un appareil au choix et deux-trois optiques. Le boîtier que j'ai choisi (le R3 électronique, un peu gadget) ne fonctionne plus très bien. Par contre, les optiques sont de petites merveilles, surtout les deux premières : deux objectifs Leitz de 35 mm et 90 mm ainsi qu'un grand angle. Je ne m'en sers pas pour le moment. Il faudrait que je rachète un boîtier numérique qui accepte les vieux objectifs Leica de type "R", pour autant que cela existe (je ne me suis jamais posé la question, pour tout dire).

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Je suis fatigué, presque autant qu'hier, mais je n'ai guère envie de me morfondre chez moi. J'envoie un message à Emily pour savoir si elle ne veut pas aller boire un verre quelque part, "peu importe l'endroit" (à l'exception d'un pub anglais du cœur de Londres). Réponse : "Je suis déjà à la Maison du Peuple, si tu veux." Ben voyons !
Maison du Peuple, donc. Emily est installée à une petite table au centre du café, près d'une des colonnes. Elle travaille sur son PC portable et le range quand j'arrive. La salle est noire de monde, il y a beaucoup de bruit et des clients qui passent dans tous les sens. Pendant qu'Emily va chercher deux Chimay blanches au bar, j'ouvre rapidement mon ordinateur à mon tour car j'ai besoin de récolter quelques renseignements la concernant. Lorsqu'elle revient, je lui demande donc : "Alors, Emily, les mathématiques, universelles ou pas ?". Je ne me rappelais plus de sa réponse (intéressante) de ce dimanche et j'en ai besoin pour terminer un article.
Amusant : les branches scientifiques préférées d'Emily sont la biologie et la chimie (elle est d'ailleurs biologiste de formation), soit les deux que je déteste le plus. De mon côté, je préfère les mathématiques et la physique. Allez savoir pourquoi... Peut-être à cause de l'intérêt que je porte à l'informatique et à l'astronomie ?

Emily me reconduit chez moi en voiture en fin de soirée, pas trop tard, comme d'habitude. Je m'installe chez moi à la petite table que m'a passée Léandra pour mon réveillon. Je mets de la musique. Je passe mon temps à relire d'anciens articles de ce blog. J'ouvre une bouteille de vin et je ne vois pas le temps passer... Double erreur : lorsque je regarde l'heure, il est déjà 2 heures du matin et quand je regarde la bouteille, elle est déjà presque vide. 

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