Les orgues et les macareux de Staffa (photos)

Staffa est peut-être le seul lieu d'Écosse pour lequel l'équivalent en gaélique (Stafa) est prononçable par le commun des mortels. C'est aussi, sans aucun doute, le site naturel le plus saisissant que j'aie jamais vu.

Il s'agit d'une toute petite île balayée par les vents, au large de l'île de Mull, dans l'océan Atlantique. Elle est très particulière au niveau géologique, puisque son sol repose sur des « orgues basaltiques » : d'étranges formations hexagonales qui semblent artificielles tant leurs formes sont d'une régularité exemplaire. Elles sont pourtant totalement naturelles : elles résultent de la contraction thermique par refroidissement d'une coulée de lave. L'île de Staffa, d'origine entièrement volcanique donc, est composée de différentes couches empilées les unes sur les autres, à la manière d'une galette fraise-vanille-chocolat : en bas, du tuf (des débris volcaniques consolidés dans l'eau, qui servent de fondation à l'île) ; au centre, les fameuses orgues basaltiques (de type géométrique) ; en haut, l'entablement (la partie supérieure de l'île, faite de basalte également, mais dont les formes sont beaucoup plus grossières et totalement irrégulières). Pour couronner le tout, l'érosion a fait son œuvre durant des millions d'années et a creusé d'impressionnantes grottes au cœur même de l'île, la plus connue étant Fingal's Cave, que l'on peut observer sur la première photographie ci-dessous.



Pour nous rendre sur Staffa, nous avons emprunté un petit bateau qui, depuis le port de Fionnphort, au sud-ouest de l'île de Mull, a tracé à vive allure sous la pluie et dans les embruns. Une fois sur l'île, les averses, associées à un vent très soutenu, ont rendu nos déplacements plus fastidieux. J'ai cassé mon parapluie (quelle idée, aussi, de l'ouvrir dans un endroit pareil !). Ma maman a quant à elle particulièrement souffert de l'environnement et du climat austères de l'île et a par ailleurs détesté le voyage en bateau, surtout celui de retour durant lequel la houle était beaucoup plus sévère. Gaëlle était pour sa part partagée entre fascination (pour cette merveille naturelle plantée au milieu de nulle part) et exaspération (envers la météo pourrie). Elle était aussi très inquiète pour sa grand-mère. Andrew, Léah et moi avons adoré le voyage de bout en bout, y compris le retour houleux en bateau, au cours duquel nous sommes restés, seuls, sur le petit pont supérieur, prenant la pluie, l'eau salée et le vent en pleine figure. Une expérience mémorable. — Je ne sais pas nager, mais j'adore la mer.

Sur Staffa, outre les curiosités géologiques, on peut observer des colonies de macareux moines (atlantic puffins en anglais). Ce sont de drôles de petits oiseaux qui vivent la plupart du temps en mer, mais qui font leur nid au bord des falaises de l'Atlantique Nord au moment de la reproduction. Ils sont extrêmement peu farouches, au point qu'on peut sans peine approcher un objectif d'appareil photo à cinquante centimètres de leur tête sans les effrayer. J'ai sur mon ordinateur des dizaines de clichés de ces petits bonshommes. Certains sont particulièrement réussis (notamment plusieurs sur lesquels l'on voit un macareux faire du surplace en volant contre le vent), mais mon appareil photo a beaucoup souffert de l'expérience : les deux objectifs se sont gorgés d'humidité qui, avec la condensation, a fini par former de la buée à l'intérieur même de l'optique. Rien de grave, mais je n'ai plus pu utiliser mon appareil correctement durant le reste de la journée. Nooon, je ne regrette rien.





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