Horta en peinture

En début d'après-midi, je rentre à Bruxelles, trimballant tant bien que mal ma grosse valise à roulettes remplie de vêtements et de livres. Je suis malade. Je tousse, je renifle, je tousse, je renifle. C'est interminable. C'est très énervant. Je ne prends pas la peine de passer par chez moi : je marche jusqu'au Potemkine et m'installe, avec le petit PC de Léandra, à l'une des seules tables encore disponibles au rez-de-chaussée du café.

Un concert est prévu à 17 heures : Big Noise, que ça s'appelle. C'est du "Power Jazz New Orleans" et c'est belge. Lorsque le groupe prend place au fond du café, l'ambiance est assez calme : un quart des personnes présentes (grosso modo) lisent ou tapotent sur leur ordinateur... Une demi-heure plus tard, l'air est plus survolté. Les chaises de ma table sont occupées par un groupe de jeunes gens sympas. Les "geeks autistes" ont été remplacés par des amateurs de musique qui tapent des mains et/ou qui dansent.

Ils mettent le feu, ces quatre gars, avec leur blues/jazz "old school" : le type au piano, Johan Dupont, joue un peu à la manière d'un pianiste de western... Ne manque plus que le chapeau et le cigare au bec, comme dans Lucky Luke. Bref, ça fait très "ragtime". Le chanteur/trompettiste, Raphaël D’Agostino, met l'ambiance. Ils sont accompagnés par un contrebassiste (Max Malkomes) et par un batteur (Laurent Vigneron) qui groove...


Sur certains morceaux, une partie du public se met à danser. Mention spéciale à cette jeune femme qui aurait pu se fondre dans un salon des années 20 tant elle a ça dans le sang. Elle danse à plusieurs reprises avec un monsieur plus vieux, un peu moins à l'aise qu'elle mais qui s'amuse apparemment comme un fou.
Léandra arrive vers la fin du concert, suivie de peu par Andrew. Le moins qu'on puisse dire, c'est que nous traînons tous les trois une petite mine fatiguée, pour diverses raisons. Vers 20 heures, un serveur vient nous expliquer que c'est l'heure du dernier verre. Normal, car le dimanche ce bar ferme à... 20h30... Bizarre, bizarre...

Nous terminons la soirée à la Brasserie du Parvis. C'est désert, c'est un peu triste, mais ils font de la bonne bouffe pas chère. Le serveur a l'air dépassé par les événements : "Ha ? Vous voulez manger ?" La chose l'étonne, du coup je me méfie un peu... Je mange néanmoins de bonnes tagliatelles au thon piquant, Andrew prend un spaghetti à la bolognaise et Léandra un jambon-fromage (si mes souvenirs sont bons). À l'entrée du café, un gars tente sa chance à un jeu d'argent.

Et puis voilà ! C'est la fin de la soirée... Léandra rentre chez elle à pied, Andrew s'en va récupérer son tram à Louise et moi, je reprends mon tram habituel. Sur le court trajet qui me ramène à mon appartement, je passe par la station Horta. Le tram ne s'arrête pas, comme à son habitude, mais roule au ralenti sans marquer une seule pause, "sur ordre de police". J'ai l'occasion d'observer médusé la station, légèrement dans la pénombre, entièrement recouverte de gros éclats de peinture jaune, verte, bleue, rouge... La première chose qui me vient à l'esprit est : "Woaw !", puis : "Qu'est-ce que ce que c'est que ce bazar ?". Après prise de renseignements : apparemment, des personnes cagoulées sont entrées dans la station, ont bloqué les portails avec des bouts de bois et ont lancé de la couleur (!) partout sur les murs et le plafond... Qui ? Pourquoi ? Aucune information n'est disponible, pour l'instant.

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