Archives annuelles : 2011

Début de vacances dans un environnement high-tech

Ça y est, c'est le véritable départ en vacances. Bon, OK, ce n'est pas Montréal/Québec/Tadoussac comme il y a deux ans avec Flippo, mais c'est quand même mieux que l'année dernière (c'est-à-dire rien du tout). En plus, je pars dans un gîte avec des amis : un gîte à Stavelot, dans les Ardennes belges, en Province de Liège.

Au matin, Léandra et Andrew me retrouvent à la Gare du Midi. Je sirote un "café des Grandes Origines" à l'Espace Café dans un gobelet en carton (leur lave-vaisselle est en panne). Je boirai café sur café jusqu'à l'arrivée au gîte, et même après.

La plus grande partie du trajet se fait en train, en compagnie de scouts (argh) : le trajet de Bruxelles à Liège, je le connais (ça me rappelle le boulot, pfff...) ; le trajet de Liège à Trois-Ponts, je ne l'ai jamais fait : le vieux train monte, monte (ce n'est quand même pas la Cordillère des Andes) et traverse des paysages de carrières et de rivières sinueuses. Léandra et moi mangeons des frites en attendant le bus.

Arrivés au gîte dans lequel nous allons habiter pendant une semaine, nous sommes impressionnés : on se croirait dans Mon Oncle de Tati. Il y a plein d'objets bizarres dont l'utilité n'est pas directement évidente : machine au rayonnement "bleu ionisant" qui s'avérera, après "vérification Web", être un tue-mouche high-tech ; LED (pour light-emitting diode), c'est-à-dire une sorte de lampe qui fait plein de lumières colorées (mais ça sert à quoi ?) ; douche multilatérale que Léandra  n'arrivera pas à faire fonctionner lors de sa première utilisation ; baignoire-jacuzzi ; sauna... Bon, OK, les deux derniers, on comprends parfaitement leur utilité.

Le reste de la journée : premières courses pour le lendemain (à Stavelot, ils ont encore un supermarché SPAR), mise en place des habitudes, premières tentatives de faire fonctionner les babioles contingentes (comme le bain-jacuzzi). Léandra parle aussi dans son journal "d'apprendre à vivre ensemble". C'est vrai que ce n'est pas facile, car nous sommes sans doute tous les trois avec notre vision très carrée de ce que nous voulons, et nous ne voulons pas forcément la même chose. Sinon, les choses sont claires dès le début : ces vacances seront placées sous le signe de l'ordinateur portable. Le premier soir, j'en viens à espérer qu'Emily, qui doit nous rejoindre le lendemain, sera moins "accro" car, mes amis étant hyper-connectés, je me sens également obligé de l'être. C'est même aujourd'hui que je crée la nouvelle mouture de ce journal et de celui de Léandra...

Nous mangeons chinois (importé dans le gîte depuis "Le Palais de Chine" situé pas loin) et terminons la soirée devant la version française de The Three Burials of Melquiades Estrada sur RTL. Andrew aime ce film car il montre très bien différentes situations propres à ces populations proches de la frontière mexicaine (l'ennui, la politique migratoire, ce genre de chose...). Je ne sais pas ce que Léandra en pense. Perso, je n'ai pas tellement aimé. Je trouve ça un peu plat et involontairement comique (genre quand le principal protagoniste du film tente de conserver un mort avec de l'antigel). Si je ne m'étais pas tapé un fou-rire à un moment, je pense que je me serais vraiment emmerdé. 

Ha tiens, Mary Augustus m'a envoyé un sms : étant chez sa mère et par conséquent proche de là où nous sommes, elle propose de passer nous faire un petit coucou le week-end prochain. On verra !

Course contre la montre

Un dimanche fatigant à courir dans tous les sens...

Je me lève assez tôt car ce midi, je vais manger avec le vieux Lewis à "La Piazza" (ou "chez Vincenzo" comme il l'appelle), son restaurant italien préféré, à Jette, pas loin de l'Atomium. Quand Lewis arrive, il fait la bise à Vincenzo et salue son épouse d'un grand geste affectueux. Mais Lewis n'est pas en forme du tout : sous le coup d'une crise d'angoisse, il a bu hier soir à lui tout seul sept verres d'Orval et au moins une bouteille de vin rouge, enfermé dans son appartement. Lewis déprime car son fils va partir un mois en Indonésie. S'il n'a pas de contact journalier avec lui, Lewis fait de la dépression nerveuse. Lewis souffre sans doute aussi d'abandonnisme. J'ai du mal à comprendre son comportement. Moi qui ne ressens à presque aucun moment le besoin de parler à qui que ce soit (y compris à mes parents), sa façon de fonctionner me semble totalement dénuée de toute logique. Il m'explique : "si je n'ai pas de contacts avec mon fils durant la journée, j'ai l'impression qu'il ne m'aime pas. Il me faut donc constamment une preuve que je compte beaucoup pour lui". J'imagine l'horreur si j'étais à la place du fils en question (heureusement, je ne suis pas à sa place, même si Lewis fait sans doute un petit transfert de paternité sur moi).

L'après-midi, je repars en triple vitesse chez mes parents pour récupérer des vêtements. J'arrive en train à la gare de Tamines, dis bonjour à ma maman, récupère ma valise dans le coffre de sa voiture et repars 10 minutes plus tard dans l'autre sens. Je passe ma vie dans les trains, mais ça ne me dérange pas, en fait.

Le soir, je rejoins Emily, Andrew et Walter à la Maison du Peuple de Saint-Gilles. Léandra vient de partir rejoindre Jonas, je l'ai ratée de peu. Pas question de la faire tard. Je suis fatigué et, en outre, le lendemain, nous partons en vacances.

100% d'humidité

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire d'Hamilton II, mon ami d'université. Je ne pourrai pas me rendre au verre qu'il organise au Tavernier, car à cette heure-là, je serai à Lille avec Emily.
Le temps est exécrable, à Bruxelles comme à Lille. Impossible réellement de visiter la ville. Du coup, on passe beaucoup de temps au Furet du Nord, une des plus grandes librairies du Nord de la France. Je passe en revue le rayon BD, puis le rayon SF et j'achète quelques bouquins dont Le monde inverti de Christopher Priest, Blind Lake de Robert Charles Wilson et La Horde du Contrevent d'Alain Damasio. On passe aussi par chez Surcouf (Emily doit acheter un rack pour son vieux disque dur de portable) et on admire pendant quelques instants le fantastique mur d'eau publicitaire à l'entrée (c'est incroyable ce qu'ils inventent de nos jours pour attirer l'attention). Avant de repartir, nous allons manger un bout à la microbrasserie "Les 3 Brasseurs". C'est moi qui propose ce restaurant car il me rappelle mon voyage à Montréal et la dégustation de hambourgeois (nom québécois pour les hamburgers). Je vide assez rapidement deux "brasseurs" (c'est-à-dire deux demi-litres) de bière maison. En route vers le parking souterrain, Emily et moi nous prenons dans la figure une pluie comme c'est pas permis et sommes trempés de la tête au pied.


Après être repassés par nos appartements respectifs (notamment pour changer de vêtements), nous nous rendons à l'anniversaire de Charles-Henri. Léandra, Andrew et Walter sont déjà là. Il y a plein de monde. Il fait moche dehors mais ils ont installé des tentes et font quand même un barbecue. Je revois Vespertine pour la première fois depuis son retour d'Afrique. Fany n'est pas là, évidemment. Je me sens totalement à côté de la plaque, mais ça ne se voit pas trop cette fois-ci. Je parle un peu à tout le monde, je ris, je discute, je fais semblant d'être en forme. Dans la "dream team", seule Emily semble réellement s'amuser. Walter s'emmerde, forcément (on a souvent la même réaction, lui et moi, par rapport à ce genre de soirées). Léandra et Andrew s'en vont relativement tôt. Avant que ces deux-là ne partent, on offre ses cadeaux à Charles-Henri : le jeu de société "Dixit" ainsi qu'un jeu de plein air d'origine viking du nom de "Kubb". 

Annabelle est là également, forcément. Elle essaie de me parler à quelques reprises (elle fait un peu son boulot d'hôte), mais je fais tout pour lui dire le moins de mots possibles. Je l'adore, mais ce n'est pas une amie. Je ne suis plus à l'aise avec elle et je n'ai pas envie d'engager une conversation. Plus tard, je discute assez longtemps avec Pinpin, l'historien du verre. C'est un historien passionné par son sujet et il connaît de nombreux archivistes et historiens : on a des connaissances communes (le monde de l'histoire est petit et assez corporatiste). Discussion intéressante qui tourne autour du monde des ouvriers et des artisans. À un moment, je parle des mineurs, sorte de "nobles" au sein de la main-d'œuvre charbonnière car ce sont eux qui sont au plus près de la veine de charbon et qui prennent le plus de risques. Il me dit que le terme "noblesse ouvrière" est également utilisé dans l'univers de la verrerie. Flopov, une jeune badiste présente à la soirée, tente de "participer" à la discussion : elle est naïve et ce qu'elle dit tombe la plupart du temps totalement à plat.


Walter et moi en avons un peu marre de cette soirée et décidons de partir. Emily, qui semblait pourtant bien s'amuser (elle dansait avec les autres), rentre avec nous. Flopov s'invite également. Direction le Cimetière d'Ixelles. Vu que le Corto est fermé, on termine la soirée calmement chez Emily, avec une Flopov un peu bébête et un Walter qui s'emmerde. À la fin de la soirée, Emily se rend compte que son plafond de cuisine fuit totalement : de l'eau a percé la couleur et s'écoule sur le sol. Ce que j'aime beaucoup chez Emily, dans ces moments-là, c'est sa capacité à prendre ce genre d'événements de manière pragmatique, sans se prendre la tête : "de toute façon, on ne sait rien faire pour le moment. Je vais nettoyer un peu et préviendrai les propriétaires demain".

Retour en taxi avec Flopov. Je fais faire un détour au taxi pour qu'il ramène Flopov devant sa porte (elle a seulement 18 ans : hors de question de la laisser dans la rue à 3 heures du matin).

Pastis-pétanque sans pastis

Dernière journée de boulot en compagnie de Bernard Selayve, un des anciens membres des Mouvements Marxistes Militants (MMM en abrégé), un groupe d'extrême-gauche belge qui fit de nombreux attentats à la bombe dans les années 80 contre les symboles du système capitaliste et de l'impérialisme américain (banques, entreprises d'armement...). L'institution dans laquelle je travaille a hérité des archives de ce groupe et je passe ainsi la matinée à les trier en compagnie de Bernard, un gars bien sympa. Il a un peu des côtés de mon pote anar Zapata : le même humour et le même idéalisme. Ça me fait un bien fou de me retrouver en compagnie d'un militant de la gauche radicale. Ce type partage beaucoup de valeurs en commun avec celles de ma famille, notamment avec le radicalisme marxiste et syndical de mon père.

En soirée, je me rends au "pique-nique pétanque" proposé par Andrew pas loin de chez lui. Il me faut un temps de dingue pour retrouver le petit parc dans lequel nous allons jouer. Quand j'arrive, Andrew est déjà en compagnie d'Emily et de ses deux stagiaires : Zahra, que j'avais déjà vue, ainsi que Lavida, la fameuse stagiaire franco-israélienne dont Andrew parle tout temps. Cette dernière ressemble très très fort à ma collègue de bureau Wynka. Elle déprime en Belgique à cause du temps : heureusement pour elle, elle s'en va bientôt. Dommage, elle avait l'air sympa.

On mange bien, trop bien même : il y a plein de charcuteries et de fromages sur la table et j'ai apporté une grande salade. Certains boivent du vin. Moi je suis à l'Orval, comme d'habitude. Quand Walter arrive, il boit des Chimay Bleues, comme d'habitude aussi. On joue à la pétanque. Que de souvenirs... On n'a pas trop perdu la main, en fait, même si on ne sait plus trop chasser les boules. Au crépuscule, un SDF s'installe pour la nuit en dessous du petit préau situé juste en face du terrain de pétanque. La situation m'embête au plus haut point, non pas, bien sûr, parce qu'il est là, mais plutôt parce qu'on vient de bien boire, de bien manger et que lui n'a rien. Du coup, je lui demande s'il veut à boire ou à manger, ou bien une cigarette, seule chose qu'il accepte. Andrew est gêné par la situation : il dit que parfois, ces gens ont des situations tellement éloignées de la nôtre qu'on ne sait jamais s'il faut vraiment leur proposer quoi que ce soit. Il parle aussi d'un livre qui traite de ce sujet délicat : une histoire d'anthropologue au milieu des SDF, ou un truc dans le genre. Sur le coup, ça m'énerve un peu : j'en ai rien à battre de ce livre à cet instant précis. Je trouve juste totalement condescendant de jouer à la pétanque comme s'il n'existait pas, et totalement malsain de ne rien lui proposer à manger.

Fin de la soirée et début de la nuit chez Andrew. La discussion tourne autour des femmes que Léandra n'aime pas (comme Mary Augustus et Annabelle...), pour une raison que je continue à trouver en partie irrationnelle. C'est assez fou de détester à ce point certaines personnes. Léandra trouve que Mary est très froide. Mary pense exactement la même chose de Léandra. Léandra n'aime pas les femmes qui ne s'intéressent pas à elle. C'est pourtant l'inverse qui s'est passé au début avec Mary : c'est Léandra qui ne s'est pas intéressée à Mary, qui la prenait un peu pour une "envahisseuse" dans la discussion qu'elle avait avec Walter, à l'Atelier.  Qui a raison, qui a tort ? C'est curieux car je ne les trouve ni l'une ni l'autre froides. Des "querelles de filles", quoi (pourtant, ici, il n'y pas réellement d'enjeu). Mmmmh, ce paragraphe tourne un peu à la "Santa Barbara". Par après, énième discussion entre Léandra et Walter sur leur ancienne relation, blablabla. Walter parle avec beaucoup de verve, Léandra lui sort des réponses froides, coupées au couteau. 

Au retour en taxi, je me rends compte que j'ai trop bu. Je discute avec le taxi, mais je ne me souviens pas ce que je lui ai dit (pauvres taxis, ils doivent en voir de toutes les couleurs la nuit).

What is... your favorite colour?

Je me lève péniblement aux aurores chez mes parents : comme à chaque fois que je suis chez eux, je dois faire le trajet de la maison familiale à la gare de Tamines (une demi-heure) pour prendre mon train en direction de la Cité ardente. D'habitude, ça me remet d'aplomb mais là, pas du tout. J'ai vraiment hâte d'être en vacances.

Le soir, de retour chez mes parents, ma fille veut que je lui raconte des histoires de "Barbie-sottes" pour l'endormir. Le concept est de faire faire plein d'actions débiles à une Barbie, du genre une qui fait caca dans sa culotte ou bien qui se casse la figure dans la forêt (oui, ça ne vole pas très haut mais c'est assez pour faire rire un petite fille de bientôt six ans). Je lui raconte aussi l'histoire d'une Barbie qui doit répondre à trois questions stupides (dans le style : "quelle est ta couleur préférée ?") pour passer un pont. J'ai rien inventé, j'ai tiré ça d'une scène du génial Monty Python and the Holy Grail.

Lobotomie télévisuelle

Dormir tôt hier a un avantage : celui de me réveiller moins crevé aujourd'hui. 

La journée, je fais un boulot tout ce qu'il y a de plus routinier. Le soir, je retourne chez mes parents. Ils ont une télévision. À chaque fois, je me dis que je bien suis content de ne plus avoir chez moi cette horrible boîte bourrée de publicités, de clichés et de propos débiles (le journal parlé, mais quelle horreur !). Ma mère regarde un bête reportage un peu sensationnaliste sur les personnes âgées maltraitées. Ma fille parle tout le temps et pleure à la moindre contrariété. Je la mets au lit assez tôt.

Je retourne à mes Sopranos : le docteur Melfi, la psychiatre de Tony Soprano jouée par Lorraine Bracco, constitue à mes yeux l'exemple parfait de ce que je recherche chez une femme : elle est tellement élégante qu'elle n'a pas besoin de se mettre en valeur par des vêtements exubérants. Et dire que cette dame est née la même année que ma mère... Je me rends à nouveau compte d'un truc : plus une femme porte des vêtements flashy ou sexy (le meilleur exemple reste Fany), moins elle m'attire. À mes yeux, la beauté se trouve dans l'élégance, le classicisme et dans les courbes cachées.

Le jeu des cocottes

Fin de The Shield dans le train. C'est tragique. La scène de Mara avec son bouquet de fleurs et de l'enfant avec son petit camion, sur leur grand lit, me fait pleurer (heureusement, le train est presque vide). La destinée de Vic MacKey me fait sourire, par contre... Mais que va-t-il faire avec son flingue, à la toute fin de la série ? Quant à mon personnage préféré, Dutch, on ne sait pas très bien ce qu'il va devenir (peut-être va-t-il enfin trouver le grand amour ?). Bref, cette série se termine sur des points de suspension.
J'arrive au boulot à 8h15. La journée va être longue, mais longue... Au café ce matin, une collègue Charlotte parle de ses rêves bizarres : elle était dans une voiture conduite par mon chef, des cadavres ensanglantés jonchaient la route ; de retour chez elle, une poupée vivante et démoniaque l'attendait en haut de son escalier. Cauchemar classique. À noter qu'ayant terminé The Shield, j'ai décidé de commencer à regarder The Sopranos (l'histoire d'une famille mafieuse du New Jersey). J'ai regardé la dernière scène avant de visionner quoi que ce soit d'autre, comme j'en ai l'habitude (idem pour les livres : je lis toujours la dernière page en premier lieu ; je tiens cette manie de ma mère). C'est de fait une des plus belles dernières scènes qu'il m'ait été donné de voir à la télévision. Elle a fait couler beaucoup d'encre, ou plutôt beaucoup de pixels, sur les blogs, notamment ICI : tout le monde n'est pas d'accord avec cette interprétation. En tout cas, après avoir lu ce blog/bloc, mes amis ne diront plus jamais que mes articles sont trop longs ! Je réserve mon avis pour plus tard, lorsque j'aurai visionné les 6 saisons de cette saga, même si la fin me semble totalement et définitivement évidente (ce n'est à mon sens pas du tout une "fin ouverte" comme certains l'écrivent).
Dans The Sopranos, de nombreuses scènes sont consacrées aux rêves du principal protagoniste de la série (Tony Soprano). Du coup, au café, quand ma collègue parle de ses rêves bizarres et notamment du fait qu'il faudrait les noter, il y a eu comme un déclic : je me suis dit que j'allais appliquer cette technique pour mon journal. Dès que je me souviendrai d'un rêve qui en vaut la peine, je le noterai ici dans une couleur différente. Voilà, c'est dit ! Le problème, c'est que je me souviens rarement de mes rêves. J'espère que le fait de vouloir m'en souvenir les fera revenir à la surface. 
Le soir, badminton avec Zapata et Flippo. Je suis fatigué, je joue mal, je n'ai pas la forme, je tire la gueule. Même chose après lorsque je rejoins Léandra, Emily et Andrew à Saint-Gilles. En fait, ils n'ont pas l'air d'avoir la forme non plus, ils ont même presque l'air de faire la gueule aussi, mais peut-être est-ce que je les vois à travers le prisme de ma propre exténuation ? En fin de soirée, on joue avec une cocotte contenant des questions. Les 16 questions sont les suivantes (avec mes réponses d'hier ou bien telles que je les auraient données hier) : "De quoi as-tu peur ?" (De rater le train), "Comment dors-tu ?" (À poil, sur le côté et avec les draps en bataille), "T'ennuies-tu dans la vie ?" (Un grand oui, comme dirait Léandra), "Aimes-tu les concombres ?" (Un grand non), "Comment te suiciderais-tu ?" (En me tailladant les veines), "Quel est ton film préféré ?" (Blade Runner), "Quel métier voulais-tu faire petit ?" (Pompier ou marchand de glaces), "Combien pèses-tu ?" (77 kg), "Si tu devais tuer quelqu'un, qui cela serait-il ?" (Lewis), "Quel est ton roman préféré ?" (Dune), "Comment s'appelait ta première amoureuse ?" (Sylvie), "Quel est le plus grand défaut de ton voisin de gauche ?" (Elle parle beaucoup de trop de son boulot et de voitures), "Es-tu quelqu'un de jaloux ?" (Oui, pour le moment), "Si tu devais partir en vacances dans une partie de corps, où cela serait-il ?" (Dans mes vaisseaux sanguins), "Quel est ton pire ennemi ?" (Andrew), "À quel personnage connu aimerais-tu ressembler ?" (George Orwell)
Bon, sinon, je n'ai envie que d'une chose : prendre une douche et dormir, ce que je concrétise vers 23h30 (chose rarissime pour moi que de m'endormir avant minuit sans rallumer mon PC). Dormir : une des choses que j'arrive le mieux à concrétiser dans la vie...

Pour ou contre l'étalage de culture-confiture ?

J'ai décidé de passer à l'anniversaire de Charles-Henri samedi prochain, tout compte fait. Je me suis dit que ça ne servait à rien de faire l'anxieux social de service. (Je change tout le temps d'avis, c'est ennuyant.)

Avant-dernier épisode de The Shield dans le train : cette série vire à la tragédie... L'ancienne équipe d'amis se tire dans les pattes. L'antihéros égoïste de service joue un triple (voire un quadruple) jeu pour se tirer d'affaire et les deux seuls détectives honnêtes de la série tentent de l'arrêter... Superbe fin en préparation.

Au boulot, je travaille à l'inventaire d'un fonds d'archives charbonnières et m'occupe actuellement d'une série organique en rapport avec la sécurité et l'hygiène dans les mines. Je ne peux m'empêcher de compulser de manière légèrement morbide un dossier contenant un descriptif détaillé des accidents graves survenus dans les mines liégeoises en 1962 : un plombier complètement désarticulé tombé d'un « cuffat » (sorte de tonneau servant d'ascenseur pour les mineurs ou le charbon) ; un ouvrier qui se coupe deux tendons en coupant du bois avec une hache ; le bras gauche d'un machiniste arraché net par le mécanisme de sa locomotive ; un pied malencontreusement accroché à une berline, le corps trimbalé sur une vingtaine de mètres ; et le meilleur pour finir : un pauvre type écrabouillé entre deux wagons et souffrant d'une déchirure à la fois du rectum et de l'urètre, mort huit jours plus tard. Beurk.

Au badminton, je joue en double, pas trop mal, mais je m'en fous. À la buvette du club, Lewis est en pleine conversation avec Gwendoline (une dame bien comme il faut, qui a la cinquantaine bien entamée, que Lewis apprécie — c'est le moins qu'on puisse dire). Moment fort, quand Lewis explique « ce qu'il convient de faire » quand il mentionne un événement dont il a déjà parlé : « il faut m'arrêter si je me répète, sauf dans un cas... » Et en regardant la Gwendoline en question droit dans les yeux : « ... sauf si je dis "je t'aime". Là, je peux le dire autant que je veux ». Du coup, il le répète plusieurs fois : « Je t'aime, je t'aime !... ». Gwendoline a l'air enchantée. (Je note la situation pour mon prochain article.) Et moi, et moi, je tiens la chandelle.

Ensuite, Mary arrive et je me sens moins seul. La discussion bifurque sur l'histoire de l'art. Lewis dirige la conversation, ou a en tout cas l'impression de la diriger. Il parle du David de Michel-Ange (encore et toujours) et du fait qu'il a pleuré quand il l'a vu la première fois. Je comprends totalement (j'ai été moi aussi estomaqué la première fois — la seule fois d'ailleurs — que je me suis retrouvé devant cette sculpture) et je lui dis que c'est le très étonnant syndrome de Stendhal : être pétrifié, voire tomber dans les pommes devant tant de richesse artistique... Il me dit que c'est « n'importe quoi » (alors qu'on en avait déjà parlé et qu'il était d'accord). Déjà, ça m'énerve. Puis il sort un truc gros comme une pastèque (voire un concombre) : « C'est difficile d'avoir des sensations devant le David depuis qu'il est protégé par une vitre pare-balles. » Forcément, je lui réponds : « Ce n'est pas le David qui est protégé, c'est la Pietà à Saint-Pierre », depuis (je cite ce que je lui ai dit, texto) qu'un « géologue polonais l'a abîmé avec un marteau en 1973 ». Bon, je me suis un peu trompé : l'agresseur était en fait Australien d'origine hongroise et c'était en 1972. N'empêche, Lewis a parié 500 euros que le David était protégé par une vitre pare-balles. Je suis sûr et certain d'avoir vu cet énorme gaillard en marbre, à la Galleria dell'Accademia à Florence, sans vitre pare-balles, mais peut-être la situation a-t-elle changé  depuis ma visite ? (Vérification sur Internet : bah non.) Peu importe : jamais je ne lui donnerai 500 euros, et jamais il ne me les donnera non plus. Par après, il veut faire le malin et parle de la seconde Pietà qui « comme tout le monde le sait... » Que je complète par « ... est à Bruges, oui, tout le monde le sait ». Cet étalement de culture à deux (vitres pare-)balles m'énerve. C'est seulement du déballage de connaissance stérile, sans discussion à la clé. Dernière question de Lewis : « Quelle œuvre vous correspond le plus ? ». Tout le monde essaie de répondre à sa question mais il parle déjà d'autre chose. Mary a le temps de sortir un truc du genre : « Moi dans le miroir ».

Plus tard, verre au Corto avec Emily, Mary, le chimiste et Walter. On arrive tous en même temps. Encore une fois, on a presque tous envie d'être en congé. Je dis à Emily que j'irai à l'anniversaire de Charles-Henri tout compte fait et elle me dit que ça lui fera vraiment plaisir de me voir, ce dont je doute un petit peu. Je caresse la tête de la « belle-chienne » (c'est-à-dire la chienne du compagnon) de la serveuse. L'animal, comme c'est souvent le cas avec les chiens, me présente son dos/son cul pour que je le caresse. Du coup, je sors une phrase mémorable (mais néanmoins vraie, je pense) : « quand un chien ou une chienne présente son cul à la caresse, c'est pour signifier qu'il ou elle a confiance ». Ma phrase fait rire tout le monde.

De retour chez moi, message de Charles-Henri, qui me dit grosso modo la même chose que ce que m'a dit Emily tout à l'heure. Je vais essayer de moins me prendre la tête, de vivre, etc. Je vais aussi essayer d'aller dormir et d'arrêter d'écrire dans ce putain de journal aujourd'hui.

Loreleï

Barbecue/vin/glace/tarte/café/bière chez mes parents. J'ai l'impression de bouffer et de boire toute la journée. Je continue néanmoins à apprendre à Gaëlle à aller à vélo (c'est un apprentissage que j'aime bien, un peu comme quand je lui apprendrai à écrire, bientôt...). 
Retour à Bruxelles. Je rejoins Léandra, Emily et Andrew à la Brasserie du Parvis, où la serveuse ressemble à une loreleï un peu vulgaire. On parle notamment des futures vacances en Ardennes. Emily a un peu le blues apparemment. Tout le monde a envie de se reposer. Walter nous rejoint plus tard (quand il arrive, on dirait un petit enfant fatigué qui se frotte les yeux, mais il sera plus en forme en fin de soirée). Léandra nous quitte pour aller manger des frites à la Porte de Hal. Le reste de l'équipe se rend dans un resto grec de la Place de Bethléem qui propose des plats aux fautes d'orthographe. Retour pas trop tard, en voiture avec Walter.

Psychorigidité

Je passe le début de la journée avec Léandra, qui me parle de Jonas et "des autres", ainsi que de psychorigidité (est-elle psychorigide ? Oui, mais ça va mieux. Suis-je psychorigide ? Il semblerait que oui, également). Soirée chez mes parents, puis au bowling d'Auvelais. Je gagne contre ma mère 119 à 70, 138 à 88 et 119 à 105. Ma fille est assez énervée/énervante ce soir...