Archives annuelles : 2011

L'échelle de psychopathie de Hare

Déclaration d'impôt en ligne ce matin (j'aime quand l'État me doit de l'argent). L'après-midi, fini le boulot ! Avant de me rendre chez Tom et Ophely, je glande et regarde la saison 7 de The Shield (c'est bientôt terminé) : "Dutch" a repéré le profil d'un éventuel futur serial killer chez un jeune homme de 16 ans. L'inspecteur fait tout pour essayer de le faire revenir dans le "droit chemin". Cette série ne vaut clairement pas The Wire (à part Dutch, les autres "héros" sont un peu trop bas de plafond) mais elle a au moins un mérite : montrer que la barrière est mince entre la psychopathie et la normalité. 
Juste pour m'amuser, je m'intéresse à l'échelle de psychopathie de Hare. C'est très simple à comprendre : tout le monde peut calculer son degré de psychopathie en 5 minutes (même si ce n'est pas cliniquement correct de procéder de cette manière), en donnant une cote de 0 ("ça ne me correspond pas") à 2 ("ça me correspond assez bien") à 20 affirmations simples, comme "Besoin de stimulation et tendance à s’ennuyer" ou "Insensibilité et manque d’empathie". En résumé : en dessous de 20 points, on n'est pas psychopathe et au-dessus de 30, faut commencer à s'inquiéter ; entre les deux, débrouillez-vous ! Je m'estime à 10 points maximum (ouf !).
En soirée, chez Tom et Ophely, je me retrouve avec Pat et Alizé, Jessy, Megan, Inger, Jyl et leurs enfants. FBsr et Alineke ne sont pas là, car cette dernière a la varicelle, ou un truc dans le genre. Ophely est de plus en plus enceinte (normale, vu qu'elle est enceinte). Pat n'a pas changé : il est toujours très "humour cul". On arrive quand même à discuter une heure du XIe siècle, d'Orchimont, de Chimay, de toponymie médiévale,  d'archéologie, de la nouvelle manière de voir la transition de l'ancienne haute aristocratie lotharingienne vers le système économique plus souple en vigueur au bas Moyen Âge, etc. C'est très rare que je puisse discuter d'un sujet aussi pointu (et pas très intéressant pour les autres convives, de fait), en rapport avec mes études, du coup ça me fait énormément plaisir. On mange bien, on boit bien, on rigole bien. (Chouette soirée.) Pat et Alizé me reconduisent en voiture jusque chez moi (ou presque). Il est seulement minuit, fichtre !

L'Armée des ombres

À midi, j'essaye de convaincre mes collègues de la véracité de l'histoire de Mike le poulet sans tête (découvert grâce à un lien de Doëlle sur Facebook). Ils n'ont pas l'air d'y croire. Faut dire que moi même, pour une fois, j'ai du mal à déterminer s'il s'agit d'un faux ou d'un vrai. 
Je passe la soirée chez mes parents, avec Gaëlle. France 3 rediffuse "L'Armée des ombres" de Melville, que je prends en cours de route. Qu'est-ce que c'est sobre et beau ! L'épilogue de ce grand film donne des frissons : "Claude Ullmann, dit 'Le Masque', eut le temps d'avaler sa pilule de cyanure, le 8 novembre 1943. Guillaume Vermersch, dit 'Le Bison', fut décapité à la hache dans une prison allemande le 16 décembre 1943. Luc Jardie mourut sous la torture le 22 janvier 1944 après avoir livré un nom : le sien. Et le 13 février 1944, Philippe Gerbier décida, cette fois-là, de ne pas courir". 

Enigma

Je me rends à la gare à pied, depuis chez mes parents. Je suis fatigué. Au boulot, à midi, ma collègue Charlotte parle de son compagnon qui lui donne toujours des énigmes à résoudre à l'occasion de son anniversaire. Du genre : pour trouver l'endroit de son cadeau, elle doit déchiffrer un code à l'aide d'un algorithme informatique singeant le comportement d'Enigma, la machine de codage utilisée par l'Allemagne nazie durant la Seconde Guerre mondiale. C'est beau l'amour...
Le soir, je prends le train (encore et toujours) pour aller jouer au squash avec Fred Jr. Je mange en vitesse un croque-monsieur chez lui. Au squash de Nivelles, je me fais battre, à nouveau (7 sets à 4). Je l'aurai un jour, je l'aurai.

Moissonnage

Ce matin, réunion de présentation des projets de numérisation patrimoniale en Belgique francophone, dans les locaux de la Communauté française, à Bruxelles. (Pour une fois que je suis dans son coin, Léandra n'est pas là.) On parle de moissonnage (de métadonnées), de balisage XML et de Dublin Core. Rien de nouveau donc. La grande boss à la Culture est là, elle ne me reconnaît même pas. À la réunion se trouvent aussi Anouk et Elven, avec qui j'ai l'habitude de travailler. Je profite aussi de l'occasion pour aller faire un petit coucou à Doëlle à son bureau. On se dit qu'il faudrait aller manger ensemble un vendredi midi, avec Léandra et du Pinot noir. Doëlle a l'air très stressée quant au fait de rencontrer enfin la Léandra (Léandra est énigmatique, du coup elle lui fait très peur ; ah, si elle savait !).

Le parfait petit chimiste

La SNCB a supprimé le train direct Bruxelles-Liège pour les mois de juillet et d'août. Je dois donc me lever encore plus tôt pour me rendre au travail. (Soupir.) Je suis fatigué, mais alors fatigué... Je suis las, las, las (ça veut dire quoi "je suis lalala" ? Ceci est une private joke pour bédéphiles). J'ai trop bu hier soir et j'ai vraiment du mal à assurer ce matin au boulot. 
Au badminton, en soirée, pas beaucoup de monde, c'est sympa. Lewis est crevé et ne s'est pas déplacé. Pour ma part, je décide de pousser la fatigue jusqu'au bout : je joue 2h32 non stop (ou presque), en ne pensant à rien d'autre. Je rate plein de matches, sans pourtant jouer comme un pied. Pas grave. Vers 21h28, je retrouve Emily au Corto. Le chimiste est là aussi. Je m'ennuie. Le sursaut d'adrénaline est en train de retomber. Je suis fatigué. J'aurais préféré être seul avec Emily. Ou bien alors avec toute "l'équipe". Bref. Le chimiste ne parle que de lui, de sa vie, de lui, de ses voyages, de lui, de badminton, de lui et de voitures. Il arrive à comprendre pourquoi je n'ai pas de bagnole. Par contre, il ne pige pas pourquoi je n'ai jamais appris à conduire. Je lui sors un truc du genre : "la voiture, c'est sans doute une liberté, mais c'est également une prison technologique". (c'est ce que je pensais, mais je ne l'ai pas dit exactement de cette manière). 
Hier, Emily était à un barbecue chez Charles-Henri. Je n'étais pas invité. Mais pourquoi donc ? Tu te poses encore la question, Hamilton-ducon ? Coup de fil de Léandra aussi, vers 21h44. On ne sait pas encore très bien quand on pourra se voir (mercredi très tard, ou alors plus vraisemblablement samedi ?). Elle est/apparaît/veut apparaître plus zen avec Jonas (pour autant que Léandra puisse être zen). Elle me dit aussi, par rapport à une situation qu'elle a aperçue vendredi soir, que les femmes sont souvent "destinées" à attendre les hommes (enfin, en tout cas, ceux avec qui elles sortent). Je lui dis que c'est parce qu'elles ne choisissent pas les bons. Elle me répond que moi aussi, j'étais comme ça avec Maïté. Je ne sais pas quoi répondre sur le coup. C'est sans doute vrai. Beaucoup d'hommes considèrent l'amitié comme primordiale, et l'amour facultatif. C'est un schéma-type. En tout cas, c'est sans doute ce qu'ils pensent quand ils sont en couple... jusqu'au jour où ils (pourquoi est-ce que j'utilise la troisième personne du pluriel ?) se retrouvent célibataires et se rendent compte... du gouffre. Plus tard, je me dis quand même qu'il y a peut-être autre chose, qui n'est pas typiquement féminin ni masculin (qu'est-ce qui l'est vraiment de toute façon ?) : on ne se rend pas spécialement compte quand l'autre fait un effort par amour et du coup on se souvient plus facilement des moments où l'autre n'est pas là, des moments où ça ne va pas. Je prends mon propre exemple, le seul que je connais (et puis, c'est mon journal, merde !) : celui du gars qui, de retour d'un boulot fatiguant de guide touristique à Bois-du-Cul, se décarcassait pour proposer une cuisine variée tous les jours. C'est une goutte dans l'océan, je le sais. Mais je me demande si elle s'en est rendu compte. En fait, je crois qu'elle s'en foutait royalement. Ce n'est pas ça qui comptait à ses yeux. Conclusion : bien faire à manger, être raffiné, ça ne fonctionne pas. Demain, j'essayerai donc le training kappa, la chaîne en or et la drague bien trash au Quick de la Gare du Midi, minga ti

Guldenberg

À midi, barbecue chez mes parents avec une délicieuse viande de bœuf qui a mariné pendant douze heures dans une sauce à base de vin rouge, de moutarde et d'herbes... Avec ça, un bon petit Chablis. L'après-midi, Gaëlle va à l'anniversaire de son demi-frère avec mes parents. Je n'y vais pas, évidemment. 
Je retourne à Bruxelles. Dans le train, j'écoute du reggae (hein ?). Soirée au Parvis avec juste Andrew. Léandra est avec Jonas, je pense, et Emily "passe son tour". Quant à Walter, j'en sais rien. Je bois beaucoup trop (la Guldenberg, ce n'est pas aussi léger que l'Orval), à tel point que je serai un peu saoul à la fin de la soirée. On parle de sacré (Andrew trouve que tout le monde à besoin de sacré, c'est-à-dire de choses sur lesquelles on ne transige pas) et aussi des regrets (de ne pas avoir fait telle ou telle étude, etc.) et de plein d'autres choses. Je dis à Andrew qu'il a des côtés (ou qu'il aurait pu avoir des côtés) de Cordwainer Smith/Paul Linerbarger. Chez cet auteur de science-fiction, quand un astronaute revient sur Terre après un terrible voyage à travers l'Espace3, c'est pour réciter "Le Bateau Ivre"... Faudrait que j'écrive un article sur ce gars, un jour (faudrait que j'écrive un article tout court, en fait). Chose assez rare : je n'aurai pas vu Léandra une seule fois durant ce week-end.

Mort de Pol Caca

Gaëlle est très énervée. Elle fait une crise au magasin parce qu'on ne va pas voir tout de suite après une surprise pour elle. Plus tard, je lui apprends à rouler à vélo (c'est pas encore ça : elle tient quelques secondes toute seule puis perd l'équilibre). Sinon, Pol Caca, le chien de Matys, est mort. Il y a E.T. (encore une référence au caca) sur une chaîne de télévision : ma fille a un peu peur mais elle "adore avoir peur". Coup de fil de Vespertine, dont je n'avais pas eu de nouvelles depuis plus de six mois.

Bobonne

Je retrouve ma fille et ma famille en début d'après-midi. Je fais le cheval dehors : Gaëlle est sur mon dos et je dois suivre les indications de direction et de vitesse qu'elle me donne. Joies simples. C'est pas la grande forme, mais jouer avec ma fille me permet de vider un peu mon esprit. Mes parents sont très énervés. Ma grand-mère est très calme et analyse bien les situations (la vieillesse est-elle le chemin de la sagesse ?). Elle me demande si je suis toujours célibataire (elle me demande toujours ça, mais pas du tout dans le but de juger, juste d'écouter : elle est chouette, ma "bobonne"). 
Le soir, Bowling sur Eurosport. Les Coréens commencent à se faire une place dans ce jeu et battent des Américains désormais... Plus tard en soirée, saison 5 de "The Shield" : je suis béat d'admiration devant le jeu d'acteur de Forest Whitaker. Incroyable...

Chevalier servant

Je passe la matinée à une réunion dont la question principale est : "faut-il inventorier les périodiques d'un fonds d'archives en les décrivant comme des pièces dans l'arborescence archivistique ou faut-il au contraire les intégrer dans une liste présente dans le contenu d'un dossier (au sens intellectuel du terme) ?". 

L'après-midi, je passe mon temps à comprendre avec mon chef à quoi correspondent ces abréviations sur de vieux registres de pension qui n'intéresseront sans doute jamais personne (du genre : "O.V.", qui veut dire "ouvriers/veuves", ou "R.P." qui veut dire "rentes à payer", bah oui, voyons !). Entre les deux, durant la pause de midi, on parle de sexe. Une bénévole (qui par ailleurs avait apporté un Saint-Nicolas de Bourgueil) nous dit qu'elle a une activité sur un terril ce week-end et que pour y monter, elle devra se faire tirer par quelqu'un (haha !). Du coup, ça dégénère en du grand n'importe quoi. 

Sur le chemin du badminton, le soir, j'ai failli me battre avec un drôle de type alcoolique/clochard/fou : j'attends tranquillement le bus près de la Gare d'Etterbeek et trois dames sont assises sur le banc de l'arrêt de bus. Le gars en question s'amène et veut s'asseoir, il s'assied d'ailleurs presque sur deux des dames. Ces deux-là se retirent du banc, et le gars commence à insulter l'une d'elles, du genre "sale gouine, je pue ou quoi, t'as peur de rester à côté de moi ?". La dame répond qu'il a failli l'écrabouiller. Je trouve la situation très énervante, donc j'interviens en la soutenant (ça m'arrive de temps en temps, sans penser un seul moment aux conséquences possibles). Conséquence : je me retrouve nez à nez avec le gaillard, qui me traite de tous les noms et me propose quatre ou cinq fois de me péter la tronche en faisant aller un de ses bras de manière menaçante. Je n'en avais tellement rien à battre que je n'ai pas bougé d'un seul centimètre. J'ai soutenu son regard pendant deux minutes en lui sortant froidement un "d'accord, j'attends" puis, voyant qu'il ne se passait rien, un "je n'ai pas peur, vous savez" suivi d'un "oui, c'est ça" ironique purement hamiltonien. J'ai vraiment failli me faire péter la gueule, en fait, mais j'étais dans mon droit et je n'ai pas bronché. Quand je lui ai dit "Allez vous asseoir, maintenant, Monsieur", il est reparti s'asseoir, en me traitant de tous les noms. Dans le bus, avant de descendre au Cimetière d'Ixelles, la dame "molestée" verbalement me sort (texto) : "merci d'avoir été mon chevalier servant", puis (toujours texto, par rapport au fait que le clochard l'avait traitée de lesbienne) : "j'ai un enfant mais pas de mari, pourtant je cherche un homme". Tout ce que j'ai réussi à lui dire fut "bonne chance !", au lieu de "moi, j'ai une fille mais pas de compagne, et pourtant etc.", pourtant ça m'est passé par le cerveau. 

Cet événement m'a mis de très bonne humeur. Au badminton, je ne joue pas trop mal. Je fais la paix avec Lewis. Je lui dis ce que je n'aime pas chez lui, il ne change pas d'avis sur la question (moi non plus), mais n'est pas fâché non plus. Mary veut aller manger chez lui un de ces jours avec moi, je ne sais pourquoi. Plus tard, je retrouve Emily au Café de l'Université. Emily n'aime pas son boulot pour le moment, où l'ambiance n'a pas l'air au rendez-vous. On mange bien, on rigole bien, puis on rejoint Andrew chez lui. Léandra est là. On ne voit pas de bobo (ça change de la Maison du Peuple), mais au vu de ce qui recouvre le front d'Andrew, ça ne doit pas être très joli. Il a de beaux livres à nous montrer, notamment un sur le constructivisme russe. Je me dis et lui dit qu'il aimerait sans doute bien Chris Ware. Léandra, quant à elle, est très captivée par une BD qui met en scène un robot, un œuf et une photocopieuse (entre autres). Emily nous ramène gentiment chez nous en voiture.

Calculs à la vésicule biliaire

Lewis me téléphone à 7h20. Je ne réponds pas. Maintenant, l'argument avancé sur ma messagerie vocale est qu'il stresse pour ma santé. Dans le prochaine message, va-t-il me dire qu'il risque de se pendre ? Ce matin, je suis allé passer une échographie de l'abdomen au CHU Saint-Pierre pour mes "problèmes" au ventre. Verdict : des calculs à la vésicule biliaire. Tout ce qu'il faut savoir est expliqué dans ce lien (j'ai exactement les mêmes symptômes et je me rends compte, en lisant cet article, que j'ai déjà fait deux mini-crises de quelques heures sur l'année 2011). "Pas de quoi se faire de bile", comme l'explique cet autre article : anesthésie générale mais opération assez simple qui consiste à faire quelques "trous" dans le ventre pour enlever la vésicule. Si je ne meurs pas dans d'atroces souffrances, ça me fera presque un mois de congé-maladie pour les vacances. Affaire à suivre. 
Drôle de début de journée pour mes amis : Léandra a un problème d'humidité à son plafond (d'appartement) et Andrew a dû passer aux urgences la nuit dernière à cause d'une chute qui lui a apparemment fait très mal.