Le tour de la journée en 80 mots, épisode X

« Cours, petit écervelé,
Et ne te retourne pas !
Les sillons que tu as creusés
Ne sont déjà plus là ! »

Pendant les vacances scolaires, les transports en commun matinaux que j'emprunte sont d'une exceptionnelle régularité. Mon train arrive en gare à 8 heures 12, mon bus à 18, Charlotte monte un peu plus loin à 8 heures 20 et nous arrivons au bureau à 37. Cette précision digne d'un métronome s'avère très déroutante et j'en viens presque à souhaiter que les étudiants reviennent de leur congé, traînant derrière eux le salutaire boulet du retard incertain.

Le tour de la journée en 80 mots, épisode IX

« Des médias de plus en plus concentrés, des journalistes de plus en plus dociles, une information de plus en plus médiocre. Longtemps, le désir de transformation sociale continuera de buter sur cet obstacle. » (Serge Halimi, Les Nouveaux Chiens de garde, 2005 [cité par La Toupie].)


Train du matin. Elle lit pendant une heure, avec la plus grande application, chaque page du journal Metro comme s'il s'agissait d'un quotidien d'information. Sait-elle seulement qu'elle lit du vide entouré de publicité ? — Train du soir. Sur la première de couverture du roman lu par le passager d'en face, à côté du gigantesque titre « BILBO », les mentions « Maintenant au cinéma ! » et « Le roman original ! » Fort heureusement, je l'ai lu avant le film !

Le tour de la journée en 80 mots, épisode VIII

« Un texte, cette suite de paragraphes ? Un paragraphe, cette suite de phrases ? Une phrase, cette suite de mots ? — Le cœur d'un cadavre disséqué peut-il encore produire le moindre battement ? »

Au boulot. Quelle tâche harassante que celle d'écrire sur un sujet pareil ! Chaque mot pèse une tonne, chaque phrase se mord la queue, chaque paragraphe contredit le précédent. Un problème récurrent : quand je ne suis pas en phase avec un thème, ma plume devient d'une inimaginable lourdeur. — Le soir, Gaëlle m'accueille à bras ouverts : « Tu m'as manqué ! Je voudrais que tu reviennes plus tôt ! », puis elle me tend sa console de jeu : « Alors, tu joues maintenant ? »

Le tour de la journée en 80 mots, épisode VII

« L'humanité est une clientèle. Derrière les drapeaux et les flammes, derrière les héros et les aides, derrière toutes les patries un autel est érigé, devant lequel la science pieuse se tord les mains : Dieu a créé le consommateur ! » (Karl Kraus, Die Fackel, n° 404, 1914, p. 5 [traduit et cité par Jacques Bouveresse].)

Gaëlle m'attend le soir chez mes parents. « Papa ! », me crie-t-elle, enthousiaste. Quel accueil ! Veut-elle que je la serre fort dans mes bras ? Non : elle veut que je joue à Zelda. — Un colis m'attend : du Karl Kraus, du Karl Kraus et un traité de Jacques Bouveresse sur... Karl Kraus ! Cet Autrichien radical est plus critique envers le journalisme que le plus retors des critiques : il veut voir crever la presse la gueule ouverte (ha, quel homme !).

Le tour de la journée en 80 mots, épisode VI

« Il sortit de son abattement et, fébrile, s'enquit
Du sable écoulé depuis son tout dernier maquis.
Trois cent nonante-trois mille grains — un an et vingt-sept jours !
"Mes prochains récits seront radins !", tel fut son discours.  »

Amy a trouvé un boulot et fête l'événement chez Flippo et Bastien. Elle travaillera dès lundi pour un groupe politique. Elle fera de l'entrisme, me dit-elle en rigolant. « L'entrisme, ça ne fonctionne pas, lui réponds-je. C'est le contraire qui arrive au final : on se fait dévorer par le système qu'on tente de changer. » On me compare gentiment à un « stalinien » (c'est une première). On joue à Time's Up. Tout le monde est fatigué.

Texas hold'em

« Ça pue du fion !
— Blindé, quoi !
— Ça pue blindé du fion ! »
(Extrait d'une partie de poker avec Mary et ses amis.)


Huit heures du soir à l'appartement. Cigarettes, joints, vin et bières. PJ Harvey en fond sonore, entre autres. — Autour de la table de la salle à manger sont installés Mary, Lívia (« Nous nous sommes déjà rencontrés ? », m'a-t-elle demandé en début de soirée en me tendant la main. « Bien sûr, lui ai-je répondu, chez Mary ! On avait parlé d'Alan Turing et de Bletchley Park ! »), Justine (une amie de Mary que je ne connais pas), Jacques-Armel, complètement grippé (« Tiens, tu joues à World of Warcraft ? »), Gondry, Kadir (un grand ami de Gondry, déjà aperçu à cette soirée musicale) et moi.

Mary explique très rapidement les règles du Texas hold'em (une variante très populaire du poker) à l'intention de ceux qui débutent (Justine) ou qui n'y ont jamais joué (moi). Rien de bien compliqué, du moins au départ : le dealer distribue deux cartes à chaque joueur, les deux joueurs suivants sont obligés de placer des mises forcées du nom de « petite blinde » et de « grande blinde » puis, en fonction de sa main, de sa conscience et des cinq cartes publiques (le « tableau ») qui sont retournées progressivement en cours de route, chaque joueur décide à plusieurs reprises soit de dire « check » (passer la parole au joueur suivant sans miser, quand la chose est possible), de se coucher (quitter le coup) ou encore d'augmenter sa mise, obligeant les autres joueurs soit à suivre (en égalisant ou en augmentant leur mise à leur tour), soit à se coucher. Le gagnant du coup est celui qui, en prenant en compte ses deux cartes privées et les cinq cartes communes du tableau, possède la meilleure main de cinq cartes.

Ça me semble simple de prime abord, mais ça s'avère très vite stratégique. « Les bons joueurs laissent le moins de place possible au hasard », nous révèle Kadir. « Ils utilisent constamment les statistiques et les probabilités pour connaître au mieux leur chance de remporter la mise, pour savoir quels risques il prennent dans une configuration donnée... »
Je n’ai donc jamais au poker de ma vie. J’ai déjà observé des joueurs, que ce soit dans la vie réelle (Mary et ses potes, dernièrement) ou dans des fictions, principalement dans des westerns au cinéma ou en bandes dessinées (dans Lucky Luke évidemment, mais aussi dans le formidable Gus de Christophe Blain). — J'ai beau avoir vu/lu tout plein de choses sur le poker, je ne sais pas y jouer : je suis extrêmement timoré, je n'ose pas miser à moins d'avoir un jeu fantastique (chose qui n'arrive jamais), je ne sais pas bluffer (je ne sais de toute façon pas mentir, ou alors très mal) et quand je me risque enfin, je perds. Je suis le deuxième à quitter la table, usé à force de placer de ridicules petites mises... Le premier à la quitter fut Jacques-Armel, qui bluffa magistralement mais se planta quand même face à Kadir et qui fut achevé par Justine (« Tué par une débutante ! », lança-t-elle, fière de son coup).

Avant de jouer la prochaine partie, il faudra que je compulse les règles, le vocabulaire, l'histoire et les différentes stratégies de ce jeu, car si je reste aussi mauvais que cette fois-ci, je ne m'y amuserai jamais !

Épuisé !

En rentrant, tard, à mon appartement, je suis au bord de l'épuisement. Je lutte, je lutte de toutes mes forces pour ne pas m'écrouler. Mais lorsque, peu après minuit, je me rends compte que je ne peux strictement rien faire (ni lire, ni écrire, ni regarder une série, ni même jouer !), je finis tout de même par m'endormir comme une masse, totalement résigné.
La journée avait pourtant bien commencé... À la pause café, au travail, je me suis gentiment insur contre Sylvette qui expliquait que sa famille s'apprêtait à couper cinq chênes dans le jardin de leur maison en Provence. Un pin, un peuplier, un bouleau, un palmier, un platane commun, peu me chaut ! — Mais un chêne — que dis-je, un chêne ? — cinq chênes ! Cinq majestueux chênes ! C'est un quintuple assassinat, voilà tout ! Un véritable sylvicide !
J'ai ensuite travaillé allègrement, mais dans l'urgence tout de même, au diaporama de ma conférence du soir. Je suis parti plus tôt du bureau pour être certain d'arriver à l'heure à La Louvière, à plus de cent kilomètres à l'ouest. Hélas ! À un kilomètre à peine de la gare de Huy, une grave panne de locomotive a coupé net mon entrain ! Immobilisés pendant plus d'une heure, forcés de descendre de la voiture pour longer la voie ferrée escortés par des policiers, obligés de rejoindre à pied la gare de Huy, où nous avons pu (du moins certains d'entre nous : ceux qui marchaient vite) happer un autre train, lui aussi en retard : c'est à partir de ce moment-là que l'épuisement m'a gagné, avant même que je ne commence à parler.
Arrivé dans la petite bibliothèque avec, assez miraculeusement, seulement cinq minutes de retard sur l'horaire, j'ai été accueilli par mon ami Fred Jr (l'organisateur de cette petite conférence) et la dizaine de personnes constituant mon public... Des passionnés. Qui d'autre se déplacerait un jeudi soir pour écouter une communication sur l'histoire du syndicalisme employé ? J'ai parlé pendant une heure, ai répondu à neuf questions (« Avez-vous eu toute latitude pour réaliser cette étude ? », « Avez-vous remarqué une évolution en matière de stratégie syndicale ? », « Pourquoi l'éléphant d'Afrique a-t-il de plus grandes oreilles que celui d'Asie ? », etc.), puis les gens s'en sont allés sans rien dire.

Fred m'a invité au « restaurant » après la conférence : au McDonald's ! Enfin, il m'a reconduit jusqu'à la gare de Braine-le-Comte où j'ai repris mon train en direction de Bruxelles, pour retrouver mon appartement, etc.

« C'est vous l'historien ici, non ? »

Le serrurier. — Lorsque le serrurier de la commune surgit dans notre bureau en ce début d'après-midi (voir l'article d'hier pour le commencement de l'histoire), Wynka, feutre fluo en main, a le nez plongé dans ce gros rapport sur lequel elle travaille d'arrache-pied depuis des semaines ; quant à moi, je prépare un diaporama en vue d'une conférence que je donnerai demain à La Louvière. C'est moi qui m'occupe de la prise de contact avec le serrurier. Je lui donne mon trousseau de clés et il inspecte le mécanisme de la porte pendant quelques secondes avant de déclarer : « C'est juste un problème de huilage ! J'ai de l'huile dans ma camionnette. Je reviens dans un instant ! » Il s'apprête à quitter la pièce et à redescendre les escaliers, mais un ouvrage dans la bibliothèque attire son attention : « Tiens, c'est un livre sur Hitler que vous avez là ?
— Eh bien ! Oui... Nous étudions les phénomènes d'extrême droite, donc...
— Et sur Léon Degrelle, vous en avez, des livres sur Degrelle ?
— Oh oui, je pense... Christiane, on a des livres sur Degrelle ici, hein ?
— Oui, oui, bien sûr, me répond Christiane, qui range justement les rayons de la bibliothèque.
— Vous allez voir, me lance le serrurier, bientôt, on va le réhabiliter, celui-là !
— Réhabiliter Degrelle ?
— Pourquoi me regardez-vous avec des grands yeux ? C'est vous l'historien ici, non ?
— Euh...
— Pendant que Spaak et les socialistes fuyaient et laissaient tomber le peuple belge, Degrelle allait combattre les bolchéviques sur le front de l'Est ! Vous le savez, ça, au moins ?
(Ne pas s'énerver.)
(Wynka reste plongée dans ses feuilles.)
(Que répondre ?)
— Mais... euh... Degrelle était un collaborateur, proche du régime nazi !
— Oui, mais il n'a déporté personne, lui, à l'inverse des socialistes ! Il est allé courageusement combattre les rouges, à l'Est. Et je l'admire vraiment pour ça...
— Les socialistes ont déporté des gens ?
— Oui, Spaak et toute sa clique !
— Spaak ? Mais...
(Il était en exil, Spaak...)
(Christiane, qui se trouve dans le dos du serrurier, me regarde avec les sourcils froncés et un petit sourire.)
(Wynka ne bronche toujours pas.)
Je n'invente rien, j'ai vérifié mes sources : j'ai lu ça sur le Web !
— Sur le Web ?
— Je suis prêt à changer d'avis, hein...
— Euh... Eh bien, si vous voulez, nous pouvons vous montrer des exemplaires de Rex, le journal de Degrelle. C'est un brûlot d'extrême droite, antisémite et pro-nazi...
— Oui, antisémite, d'accord, mais ça n'est pas du tout la même chose !
— Ha bon !
— Mais oui, l'antisémitisme, ça n'a rien avoir avec la déportation ! C'est comme pour les Musulmans aujourd'hui.
(Les Musulmans ? Quel rapport ?)
(Silence.)
— Et les petites voitures du peuple ! Et les autoroutes ! Hitler n'a pas fait que des conneries, vous savez... Bon, c'est vrai qu'il y a eu les camps de concentration, tout ça... Ça, je ne cautionne pas... Bon, allez, c'est pas tout ça, je vais chercher l'huile ! »
Il sort du bureau. Et moi, je reste devant la porte d'entrée, les bras ballants. Somme toute, je n'ai rien pu lui opposer, à ce type : sans doute y avait-il trop de discours à déconstruire en une seule discussion ? Ou bien ne suis-je pas du tout armé pour ce genre de débat, tout simplement ?

La cliente du supermarché. — À la caisse du supermarché, au soir. La femme qui me suit dans la file dépose sur le tapis roulant de la charcuterie, une bouteille de vin, une bouteille de Coca-Cola et un flacon de DesTop. Je lorgne ses achats. Elle me lance, pince-sans-rire : « J'ai grand-soif !
— Je vois ça...
— Le DesTop, rien de tel dans cette situation !
— Ha oui, c'est clair que ça débouche !
— Oui... Il ne me restera même plus d'estomac, après ça !
— Ça, c'est sûr... »
(Est-ce une sorte de conversation codée ?)
(Je me suis demandé après coup — c'est-à-dire quatre heures plus tard — si c'était de la drague ou une déclaration de suicide, ou autre chose encore, mais je pense que c'était peut-être plus de la drague car en définitive, elle m'a lancé un « Salut ! » très enthousiaste quand je suis reparti avec mes courses.)

Porte et rencontres

La rédaction de mon journal épouse les ondulations d'une sinusoïde. Je suis à nouveau au creux de la vague : pas envie d'écrire, pas envie de raconter quoi que ce soit... Les jours défilent, rien ne se passe et le retard est de plus en plus flagrant ! Je sais, je sais, je sais parfaitement que c'est complètement idiot ; que rien ne m'oblige à continuer de cette manière ; que l'écriture de ces pages sans queue ni tête ressemble de plus en plus à un long calvaire ! Mais que voulez-vous ? Si j'abandonne cela aussi, que me restera-t-il ? Absolument rien : j'aurai tout abandonné, absolument tout !
— Deux mots résument cette journée : porte et rencontres. —
Porte : le mystérieux « clang ! » que j'entends en verrouillant la porte de mon bureau, ce midi, m'inquiète au plus haut point. J'essaie immédiatement de tourner la clé dans l'autre sens... Impossible : la pêne est irrémédiablement bloquée dans la gâche (une sorte de penis captivus de la serrurerie). Appel en urgence du serrurier communal, mais celui-ci est en vacances et ne revient que demain. En attendant, c'est un apprenti qui débarque et qui avoue sa propre incompétence en matière de loquets : « Ha merde, c'est un vieux mécanisme ! », « Ça pue, ça... », puis contre toute attente : « Ha ! J'ai réussi à l'ouvrir ! », suivi d'un : « Je vais jouer au Lotto aujourd'hui, tiens ! » (Mais l'épisode de la serrure n'est pas terminé ! Demain, nous aurons droit au croustillant épisode du serrurier rexiste. — Patience !)
Rencontres : Mary les a invités à cette soirée « Cheese and Wine » et ils sont tous venus. Nous sommes donc treize personnes à partager l'espace de mon (relativement petit) appartement, à boire du vin, à manger de la soupe à l'oignon et du fromage, avant d'aller prendre un dernier verre au Bar du Matin, curieusement calme. Constat : les amis de Mary sont pour moi un enrichissement, un souffle d'air frais, une boule de bowling dans le jeu de quilles des rapports interpersonnels ! Si je veux évoluer, sur le plan des relations humaines j'entends (sur le plan purement individuel, ça va, merci), c'est dans cette direction-là — vers ces gens-là — que je dois marcher.

Hache

Terreur. — Seul dans le train du matin vers Liège, j'imagine sans raison la situation suivante : qu'un psychopathe viendrait silencieusement s'installer derrière mon siège et me fendrait le haut du crâne d'un rapide coup de hache. J'ai beau me dire que cet événement a extrêmement peu de chances de se produire, je n'arrive pas à me l'enlever de l'esprit. Je pourrais, bien sûr, m'installer contre l'une des extrémités de la voiture, mais je résiste... Et je reste donc, durant tout le trajet, dos à une partie du couloir central avec cette pensée lugubre en tête, sans parvenir ni à lire, ni à écrire, ni à m'endormir !
Sans bras. — Au repas de midi, certains collègues discutent d'une émission qu'ils ont vue récemment et qui montrait un manchot (un homme, pas l'animal) sur qui un chirurgien avait réussi une greffe de bras. « On ne se rend pas compte à quel point la vie est un calvaire sans bras et donc sans main, explique Lodewijk : on ne peut plus rien faire... On ne peut pas se gratter, écrire, prendre un livre, manger tout seul... » Je rajoute : « Pire : on ne peut même plus se masturber ! » (Pensée idiote de célibataire, oui, oui !)

Confusion des noms. — Au téléphone, je nomme ma collègue Charlotte (qui ne s'appelle pas vraiment Charlotte, on l'aura compris) réellement « Charlotte » ; dernièrement, en me citant dans une phrase humoristique au boulot, je me suis vraiment appelé « Hamilton » (alors que je ne m'appelle pas vraiment Hamilton) ; et, l'autre jour, dans ce message envoyé à Mary, j'ai d'abord écrit « Coucou Mary ! » avant de me corriger... À force de nommer les gens dans ce blog selon un prénom d'emprunt, je finis par les nommer réellement à l'aide de ce prénom d'emprunt ! Dois-je m'en inquiéter ?

Poser des questions.  — « Et à cette conférence sur Nietzsche, ce jeudi, tu as posé des questions ? me demande Charlotte dans le bus du retour.
— Non. Je ne pose presque jamais de questions. Si je me pose une question, je trouve la réponse par moi-même.
— J'ai remarqué que souvent, les gens qui posaient des questions dans les conférences le faisaient avant tout pour se mettre en valeur. » 
(Même constat.)