Addendum datant du 16 septembre 2011 : après avoir lu le précédent paragraphe, Fred Jr me contacte et me dit que ça ne s'est pas vraiment passé comme ça. Je me suis fabriqué en partie un faux souvenir de cette journée ! Je n'ai pas été à une matinée de cours à l'Université. La veille, le 10 septembre 2001 donc, d'après Fred Jr, nous avions passé la soirée à l'Atelier avec Hamilton II et Marguerite. Nous étions un peu saouls. À la sortie du café, en pleine nuit, mes amis voulaient absolument aller au Bois de la Cambre pour voler le panneau "Avenue de Marguerite". Sans jamais y arriver. J'étais très réticent, en retrait (je ne supportais pas les actes illégaux, surtout sur des biens de l'État ; c'est encore le cas aujourd'hui, d'ailleurs). On a vu (ou on a cru voir) arriver une voiture de police et on s'est cassé... chez moi (je n'habitais pas loin). Marguerite est partie aux aurores, Fred Jr un peu plus tard et Hamilton II est resté manger le midi. La suite de l'histoire reste la même.
Un papa à Barakiland
La veilleuse aux lapins nocturnes
Gaëlle lorgne vers une jolie veilleuse, représentant la nuit, avec des lapins et d’autres animaux qui font la fête. C’est un peu cher, mais ma fille possède une excellente mémoire (du moins je pense car je n’ai pas vraiment de comparatifs) et me dit : "Avec Léandra, dans un autre magasin de jouets à Bruxelles, tu m’avais dit que tu m’achèterais une veilleuse plus tard". Totalement exact. C’était à la fin du printemps, je pense... On repart donc vers la capitale (tout court) avec un jeu didactique, la veilleuse et une bague à 3 euros (que Gaëlle perdra trois heures plus tard au grand magasin Match près de chez moi).
De retour chez moi, je lis une bande dessinée du Petit Spirou à ma fille pour l’endormir (tu parles !), puis la laisse jouer toute seule dans sa chambre. J’ai la gorge enrouée, je suis fatigué... Je m’endors en quelques minutes (et je prends du retard dans l’écriture de ce journal, du coup).
Pour ma journée de demain, c'est Léandra qui prendra la plume ici-même (et inversement). Voilà qui risque de changer un peu la donne.
America!
They're throwing away the key,
I wonder who it'll be tomorrow, you or me?
We're all normal and we want our freedom.
Freedom... freedom... freedom... freedom...
Soit Blogger plante à nouveau, soit quelqu'un (mais qui ?) s'amuse sciemment à détruire des parties de mon texte. (Hier, il y avait en effet des paragraphes à cet endroit...)
En fin de soirée, nous jouons à Agricola, un jeu de société signé Uwe Rosenberg, le genre de gars à créer des règles absconses juste pour le plaisir d'imaginer les joueurs essayer de comprendre pendant des heures toutes les subtilités de son jeu. En plus, nous jouons avec l'extension ! Heureusement, Amy et Zapata sont des professionnels et parviennent à nous expliquer le moindre détail. C'est la troisième fois que je joue mais il faut à chaque fois de nouveau tout m'expliquer. Le but du jeu est de gérer au mieux sa ferme, en prenant plein d'éléments en compte : champs qu'il faut labourer ; pâturages qu'il faut remplir de bétail ; famille qu'il faut nourrir et chauffer ; maison qu'il faut améliorer ; etc.
Quand il joue à ce jeu, Zapata n'est plus le même. Il entre dans un mode de réflexion parallèle, qui consiste à se demander constamment quelle est la meilleure action à réaliser. On a presque l'impression qu'il a dans ses mains une vraie ferme et que la vie de sa famille dépend de ses actions. Quand il ne réalise pas le meilleur coup possible et qu'il s'en rend compte plus tard, il peste contre lui-même en jurant : "Mais quel con, mais quel con !".C'est très marrant à voir. Il ne l'a pas fait aujourd'hui. Faut dire qu'il a gagné... Et que j'ai terminé bon dernier, sur quatre joueurs.
Zapata fume joint sur joint. À la fin de la soirée (vers 3 heures du matin), j'en partage un avec lui ("Hamilton ! Le dernier avant sept mois !"). Juste trois bouffées... Mauvaise idée... Je n'ai plus l'habitude... En fait, je n'ai jamais eu l'habitude du tout... Je suis obligé de me rasseoir quelques minutes... En plus, durant le trajet de retour en taxi et durant la nuit, j'ai les bronches qui font mal. Fumer, c'est vraiment très mauvais pour mes poumons d'asthmatique.
C'était néanmoins une très chouette soirée.
Fins de séries
La discussion bifurque ensuite sur les fins de films ou de séries. Quelqu'un dans la salle a-t-il compris Lost Highway de David Lynch ou tous les éléments de la série Twin Peaks, du même auteur ? Non, mais mes collègues me proposent de me pencher sur la question (je crois qu'ils se foutent gentiment de ma poire). En y réfléchissant, plus tard, je me dis qu'il y a peut-être moyen de faire un rapprochement entre Lost Highway et Melancholia, dans le sens où les deux films sont composés essentiellement de deux parties, qui apportent deux perceptions totalement différentes d'une réalité somme toute identique.
Charlotte parle de la fin de Lost, qui est apparemment très décevante. Je ne me prononce pas car je n’ai jusqu’à présent jamais regardé un seul épisode de cette série. Si j’ai bien compris, à la fin, tous les protagonistes se rendent compte qu’ils sont morts d’un accident d’avion depuis le début de l’histoire et qu’ils attendent sur une sorte d’île/purgatoire. Ma mère m'en avait déjà parlé, en me disant qu'elle était elle aussi très déçue par ce genre de fin. Une fin du genre Ubik de Philip K. Dick, quoi (rien de nouveau à l'horizon). Ma maman avait aussi été extrêmement désappointée par la fin de la série Twin Peaks (la fameuse scène de l'agent Dale Cooper devant le miroir).
Je passe ma soirée à la Maison du Peuple (ha ?). Dès mon arrivée, le serveur, un des plus sympathiques, le grand avec des longs cheveux bruns et une barbe, me lance : "Monsieur ? On s'occupe de vous ? Vous avez déjà eu votre Orval ?". Je suis un habitué et je suis prévisible. J'aurais pu lui sortir : "Absolument pas, je vais prendre un thé au jasmin s'il vous plaît", mais non : j'ai mes habitudes. Certaines mauvaises langues diraient que je n'aime pas le changement. Et elles auraient sans doute raison.
Léandra a une soirée de prévue aujourd'hui, mais peut-être va-t-elle me rejoindre plus tard. En attendant, j'expérimente un concept personnel : le fait d'être totalement seul entouré de gens.
Léandra finit par arriver.
On parle de la perméabilité des attitudes chez l'être humain. Nous sommes depuis l'enfance habitués à copier, à singer les autres. C'est une question de survie, surtout au début de notre existence. Conséquence : les autres influencent notre façon de nous comporter de manière évidente, mais certains sont plus perméables aux comportements que d'autres...
Léandra a de nouveau dans son calepin un stock impressionnant de nouvelles devinettes visuelles. Elle est en mode "on" pour le moment : son cerveau, dès qu'il dispose d'un moment de libre, cherche sans relâche de nouvelles énigmes tordues à soumettre aux pauvres amis qui s'accrochent tant bien que mal à cette torture mentale.
On parle de plein d'autres choses, sans doute aussi.
Oldies
L'aventure intérieure
J'ai le temps de réaliser nos devinettes visuelles, dont je programme l'apparition sur le Devinoscope jusqu'à vendredi soir (haha !), et d'écrire le présent texte (ça me prend une bonne partie de la soirée, bordel !).
C'est déjà bien assez pour aujourd'hui.
Il est temps pour moi de dormir.
Cette nuit, je rêverai de lapins, de vagins et de lithiases. Ou pas.
Les bras ballants
Le soir, je retrouve mon quartier et j'arrête d'angoisser. Je rejoins Léandra, Andrew et Walter à la Maison du Peuple de Saint-Gilles. Léandra reste seule à l'intérieur pour terminer la mise en ligne de sa journée de vendredi. Nous l'attendons en terrasse.
Andrew a une explication intéressante concernant mon "malaise" d'hier, à l'anniversaire de Fred Jr. Il dit qu'il comprend très bien ce que j'ai dû ressentir et que c'est peut-être en partie lié au fait que toutes ces personnes n'avaient pas un mode de vie de citadins. Autrement dit : à Bruxelles, on trouve un peu plus de tous les genres. Là-bas, à la campagne, il y a par contre beaucoup plus de couples isolés dans leur maison quatre façades, constituant une forme de "parfaite petite famille à l'américaine".
Walter raconte son passage éclair à l'anniversaire de Vespertine, au Lacs de l'Eau d'Heure. Il est arrivé le samedi à 22 heures et est reparti trois heures plus tard. Il y est allé juste pour "tâter l'ambiance". Je l'imagine bien dans ce genre de soirée. Sur ce point, on se ressemble assez lui et moi. Si j'y étais allé, je serais sans doute resté tout seul, les bras ballants, à observer la fête de l'extérieur.
À 22h, tout le monde rentre chez soi, ce qui est peut-être mieux comme ça, de toute façon...
Mondes parallèles
Aujourd'hui, samedi 3 septembre 2011, c'est l'anniversaire de mon ami Fred Jr. Il a trente-et-un ans. Je me rends chez lui avec ma fille Gaëlle. Comment dois-je décrire cet après-midi et cette soirée ? Il y a trente-deux (et non trente-six) manières de mettre ce petit monde en scène, mais je n'ai pas la force de les décrire toutes. Quel intérêt de toute façon ?

Une déviation signée SNCB
Lorsque je rallume mon téléphone portable tard le soir, je reçois un message vocal étonnant et vieux de trois heures : "Hamilton, c'est Lytle. Je compte me mettre en route. Qu'est-ce que tu fous ? Je t'attends. Rappelle-moi". Je pense qu'il parle du week-end d'anniversaire de Vespertine... Sauf que je ne peux pas m'y rendre (c'est l'anniversaire de mon meilleur ami demain) et que, de toute façon, à aucun moment je n'ai dit à Lytle que j'y allais avec lui en voiture. J'en viens à me demander si je ne deviens pas fou et si je ne me suis pas engagé d'une manière ou d'une autre auprès de lui, sans m'en souvenir aujourd'hui. Mais non ! La réponse arrive un peu plus tard : Lytle s'est trompé d'Hamilton. "Il y a tellement d'Hamilton", rajoutera-t-il. Il y a quand même quelque chose que je ne comprends pas : comment a-t-il pu me confondre avec un autre ?