Mort de Peter Falk

Peter Falk/Columbo est mort aujourd'hui. C'est un chapitre de mon enfance qui rejoint les oubliettes du temps.
Dîner avec Léandra ce midi. Rien à raconter de particulier. Nous sommes tous les deux un peu déprimés. Pour Léandra, ni le boulot ni le reste ne sont très joyeux en ce moment. 
En soirée, je raconte quatre histoire à ma fille : "Les Trois Petits Cochons", "Hansel et Gretel", "Le Petit Chaperon rouge" et "Le Joueur de flûte de Hamelin". Elles sont glauques, ces histoires. On s'en rend surtout compte en les racontant à un petit enfant. Hansel et Gretel sont abandonnés par leurs parents et risquent de mourir mangés (du moins Hansel) par une sorcière anthropophage. Quant au joueur de flûte, il fait tout de même disparaître 130 enfants pour une sordide histoire d'argent. 
Plus tard, longue discussion via un média social bien connu avec Léandra, qui ne va pas très bien. La discussion n'a pas sa place dans ce journal. Je retiendrai seulement la morale philosophico-mécanique de l'histoire : "Ce n'est pas l'essence que l'on met dans le moteur qui compte, mais le moteur lui-même".

Concert de Tindersticks

Suis tellement paumé ces temps-ci que j'ai oublié l'anniversaire de mon ami FBsr (le 21 juin). Dans le train, la femme qui a toujours un air très sérieux et froid lit L'utilitarisme de John Stuart Mill. Cette fille doit sans doute avoir une discussion intéressante, mais faudrait encore qu'elle me parle, pour que je le sache...

Le soir, je retrouve FBsr à la Gare centrale, à Bruxelles. Nous allons manger au restaurant Hémisphères, qui propose une carte variée de plats du monde. Je prends un taboulé, FBsr le plat du jour (un mélange de différentes saveurs, mais qu'importe). Ils n'ont plus de Calva, du coup je prends un Cognac. Niveau discussion, on échange surtout nos dernières impressions musicales (je lui parle notamment de Timber Timbre et de Battles).

Vers 20 heures, direction les Bozar pour un concert de Tindersticks. Je vois Yeronimus, un collègue de FBsr, que je n'avais jamais vu mais dont je connaissais le prénom avant même les présentations (tout ça grâce à Léandra). Le concert accompagne des extraits de films de Claire Denis. Les scènes sont parfois à la limite du gore (scène de relation sexuelle qui tourne à l'anthropophagie ; meurtre à la machette...). Le concert est excellent (très bon musicien, et ce Stuart Staples, quelle voix inclassable !). On va boire un dernier verre après le concert près de la gare (discussion surréaliste sympa au rendez-vous), puis FBsr retourne vers son village. Et puis, et puis, c'est tout...

Anniversaires

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire de ma maman (57 ans)
et d'Andrew (l'âge de Notre Seigneur sur la Croix, loué soit-il blablabla). Ma maman a
déjà dépassé les 42 ans, Andrew pas encore. 
Ce matin, nous
avons eu droit à une fausse alerte au gaz à Seraing.
J'étais censé être évacué de mon boulot avec tous mes collègues, mais
"ils" ont oublié de nous prévenir (comme d'habitude). Heureusement,
c'était une fausse alerte : juste les usines polluantes qui ont été un
peu plus polluantes que quand elles polluaient moins (gné ?).
Train avec Flippo, Yama et Amely. C'est la dernière semaine de
cette dernière avant qu'elle ne parte pour le Pérou s'occuper de ses
abeilles pour un long moment. Elle ne prendra plus jamais le même
train que nous. Le train, ça permet de rencontrer des gens sympas, quand
même. 

Ce soir, squash avec mon ami Fred Jr... Putain, il s'est
amélioré, le bougre ! Je perds 6 sets contre 3, dont certains très
tendus. Je suis très content de le voir à Bruxelles. Je bois un verre avec lui sur les lieux de sa victoire puis il me
reconduit au Cimetière d'Ixelles et s'en va. Je passe une grosse heure
avec Hamilton II au Corto. Tout va bien pour lui : promotion au boulot,
"compagne parfaite"... On parle de tout, comme d'habitude. Il demande
comment va Léandra, on parle un peu d'elle. Je lui dis qu'il
faudrait qu'il la voit à l'occasion.. On parle un peu
de moi : rien de nouveau (pas de promotion, pas de "compagne
parfaite", pas de compagne du tout même). Ce soir, je n'aurai vu ni Emily, ni Léandra. Je n'aurai pas vu non plus ma maman, ni Andrew
pour leurs anniversaires respectifs, mais ce n'est que partie remise.

Solstice

C'est le solstice d'été et il fait moche dehors. Je travaille dans la poussière le matin et je tousse. Je bouffe un sandwich pas bon à midi (la baguette est industrielle et cuite dans un petit four). Durant le dîner, la discussion tourne autour des années 80 : ma collègue Charlotte et moi-même détestons la plupart des trucs qui ont été réalisés durant ces années : la musique (à l'exception de quelques groupes, comme The Cure ou Echo And The Bunnymen), les coupes de cheveux, les vêtements, etc. Les autres ne sont pas d'accord. On parle aussi de pornographie. Dans ce secteur également, les années 80 ont laissé beaucoup de daubes (quand on pense à la fantastique décennie précédente : les années 70 avec Marylin Jess, tout ça...). 
Ce soir, je n'irai pas voir Taratata à Fête de la Musique, place des Palais à Bruxelles. Je n'aime pas Nagui, je n'aime les chanteurs qui y passent (Stromae, Yannick Noah...), et je n'ai vraiment pas envie de me fondre dans une place noire de monde. Passage au badminton, frites chez Léandra. Marrant : après la discussion sur la pornographie ce midi, on parle de la prostitution (elle a posté une vidéo contre la prostitution sur Facebook). Léandra est farouchement "contre". Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on n'est d'accord sur rien à ce sujet, elle et moi (ce n'est pas nouveau).

Nous travaillons actuellement pour l'Europe

Dans le train omnibus vers mon boulot, je tombe sur une fille à la limite de l'handicap mental qui m'explique sa vie palpitante dans une blanchisserie... Elle me demande ce que je fais dans la vie, je lui dis que je suis historien. Gros blanc puis : "ah vous faites l'histoire de trucs, c'est ça ?". J'aime bien discuter dans le train, ça passe le temps. 
Au boulot, je travaille sur une interview, mais peu importe. Au badminton (très en retard à cause du train), je pète la forme alors que je suis très fatigué. Je joue notamment en simple avec Lara, qui est revenue depuis peu au club après cinq mois d'absence environ pour cause de blessure. J'avais oublié qu'elle est quand même très bien, Lara (un peu garçonne, cheveux châtains, belle voix, travaillant actuellement pour l'Europe, comme dirait Bertrand, et ouvertement de gauche en plus, ça change !). Bref, bref, bref. À la buvette du club, verre avec Mary, Lewis (qui est bien sympa, aujourd'hui) et Toine. J'en apprends surtout un peu plus sur Toine (ce que dit Lewis est clairement de la redite) et c'est intéressant : il se décrit comme un individualiste forcené et refuse définitivement de vivre avec qui que ce soit. Il a aussi passé deux hivers entiers à reconstituer un puzzle de... 9000 pièces ! Le puzzle représentait une carte du monde du XVIIIe siècle (Toine est géographe). Fin de soirée au Corto avec Mary, juste Mary.

Meurtre de chat

Je m'emmerde chez moi, je dors, je m'emmerde, je dors. Je me repasse cette scène de The Shield où Dutch Wagenbach tue un chat pour comprendre ce qui se passe quand on enlève la vie. Je passe la soirée à la Maison du Peuple. 
Un type s'assied à côté de moi alors que je suis sur mon PC et ça m'énerve. Il me regarde tout le temps, il a envie de parler sans aucun doute (drague ?), mais c'est évidemment hors de question. Je suis hétéro, mais je suppose que ça ne se voit pas ? Ce qui est marrant dans l'histoire, c'est que, forcément, je n'aurais pas réagi de la même manière si c'eût été une femme (mais ça arrive plus rarement : faut croire que j'attire les gays). Je suis rejoint par Andrew, puis Léandra, puis Emily. Soirée tranquille. La routine, quoi.

Tournoi amical de badminton

Faut que je me lève pour ce putain de tournoi amical de badminton à
Ixelles. Premier match vers 11h du matin. Après des heures de matches
interminables et de pauses encore plus interminables, je gagne la finale
du double messieurs avec mon partenaire Toine. En simple, je perds la
finale contre Toine (toujours lui), totalement exténué. Quatre heures de
sommeil, ce n'est pas assez pour ne pas être crevé. Barbecue du club
sous une petite pluie. Lewis est là, évidemment. Lewis fait le malin.
Lewis pose des questions. Il m'énerve. Il boit beaucoup trop mais ça,
c'est son problème... Mary, Aurely et Flopov sont là aussi. Flopov est un peu
(?) bête. Walter passe deux fois en coup de vent. Léandra nous rejoint
un peu plus tard. On va manger au Cimetière, puis on retourne "chez
nous", du côté de Saint-Gilles. Je termine la soirée avec Mary au
Verschueren. Je suis totalement crevé. Tout le
monde est un peu crevé en fait. Charles-Henri et Annabelle sont au
Centre-Ville, avec Emily, rejoints pas Walter. Je n'ai jamais compté les
rejoindre.

Colère

Dodo le matin. Je suis fatigué, j'ai mal partout, je ne sais pas ce que j'ai et ça m'énerve. Enfin bon... Prise de sang début d'après-midi puis préparation d'une petite bouffe pour le soir, à l'occasion de la soirée "jeux" qui se déroulera chez moi, avec (normalement) toute la "dream team" + Jonas. On verra !  

(Petite digression : Léandra m'a dit qu'elle avait une drôle de relation par rapport à ce journal : quand une soirée qui s'est déroulée n'y est pas encore consignée, par flemme ou par faute de temps, c'est un peu comme si cette soirée n'était pas terminée.) 

La soirée de vendredi (qui réunit effectivement le monde prévu) est un peu bizarre au début, parce que j'ai "crisé" : la chose m'arrive de temps en temps. La dernière fois, c'était un dimanche avec Charles-Henri et Fany. Pas à cause de ces deux-là mais à cause de deux autres Français un peu (voire beaucoup) beaufs : l'un qui n'arrêtait pas de critiquer les "gauchistes" (sans se rendre compte que je rentre clairement dans la catégorie) et l'autre parlant de l'anarchisme, mélangeant tout, à tel point qu'aujourd'hui il dit que je suis "trotskyste" (gné, c'est quoi le rapport ?). J'avais presque pris ça pour une attaque ad hominem ; du coup, je me suis cassé avant de m'énerver. 

Lors de cette soirée du 17 juin, je ne me casse pas vu que je suis chez moi, donc je m'énerve, un peu comme mon père (je lui ressemble beaucoup). Ce genre d'énervement, c'est toujours lié chez moi à une sorte de défense des idées de gauche (une forme, sans doute en partie fantasmée et idéaliste, de lutte contre les injustices). Le début de mon énervement est clairement lié à un "mot" de Walter, comme quoi le monde aujourd'hui n'a jamais été aussi solidaire, ou un truc dans le genre... Callys a l'air d'être d'accord avec lui (ce n'est pas la première fois), alors qu'il ne devrait pas l'être. Voilà peut-être ce qui arrive quand tout rejoint tout (post-modernisme ?). En gros, le mysticisme New Age de Callys (qui mélange tout et son contraire) se fond très bien dans le néolibéralisme. Rien d'étonnant. 

Je ne suis donc pas dans mon assiette et je suis vraiment remonté contre plein de trucs. Notamment la question de l'argent, du salaire, des heures sup ("ça sert à quoi d'en faire ?"), du chômage, des gens qui ont plein de fric et des autres qui n'en ont pas. Je me suis souvenu de mes parents qui terminaient leur fin de mois avec un négatif de plus de 1000 euros sur leur seul et unique compte  bancaire (et je me dis : ce n'est rien, ça va encore, en fait). Peut-on se rendre compte de ça : que plein de gens ne possèdent rien d'autre, sur le plan financier, qu'une dette ? Bref. 

Le reste de la soirée se déroule parfaitement. Callys a également parlé de l'actualité de l'Apocalypse de Jean et du nouvel ordre mondial. Que dire face à ce genre d'élucubrations mystiques ? Réponse : rien, on est passé à autre chose. Y croit-il réellement ou pas ? Le pire, c'est que je crois qu'il y croit. Julien Lepers nous a également posé des questions, ralenti par le "Jägermeister" apporté par Matys et Callys. Le compagnon de Léandra, Jonas, que je vois pour la première fois (ou presque) est un type original, intelligent et intéressant. Il a fait la vaisselle avec Emily. Bref, c'était sympa. Le seul problème, c'est qu'ils sont partis vers 5h du matin et que je dois me lever 4 heures plus tard...  Pas grave, pas grave...

Mots-magnets

Journée passée à réaliser une grille d'analyse d'interview pour le boulot. Le type interviewé a travaillé dix ans dans une maison de jeunes mais ne sait plus quand, ni ce qu'il y a fait : tout est flou. C'est du travail d'enquêteur, cette grille, plus qu'un travail d'historien (les deux se recoupent, néanmoins).

Le soir, souper chez Léandra. Elle ne va pas bien (c'est le moins qu'on puisse dire et j'ai un peu l'impression de me répéter pour le moment, tristement). On parle beaucoup de Jonas et un peu de mes oignons en fin de soirée, juste histoire de rééquilibrer le temps de parole de chacun. On passe aussi son temps à mettre des mots-magnets sur les photos et dessins du frigo : un exercice amusant.

Kakapo et Kopi Luwak

Le midi au boulot, on (re)parle de kakapo (une sorte de perroquet-hibou  à la sexualité complexe et au corps tellement  mal foutu qu'il ne peut pas voler, ce con !) et de Kopi Luwak (un des cafés les plus chers du monde, à base de grains retrouvés dans le caca d'une civette, haha !). Charlotte, ma collègue canadienne, possède un répertoire d'histoires totalement dingues mais pourtant aussi totalement vraies (comme cette histoire d'ostéopathe qui a sodomisé sa cliente pour "la soigner" : enfin, pour celle-là, j'ai quand même un doute). 

Le soir, rendez-vous chez le médecin pour cette gêne à l'abdomen. Il pense que c'est peut-être un problème d'hydratation du rein droit, ou alors un truc au pancréas, au foie, à la vésicule biliaire ou bien encore à l'appendice. Je dois faire une échographie, une prise de sang et une analyse d'urine. J'ai mal là où il a appuyé tout à l'heure. Fin de soirée chez Léandra. Je suis las, las, las. On reparle de cette histoire débile de Stylite avec Andrew. Pfff, comme dirait ce dernier.