Nettoyage de printemps

Petit tour au supermarché et à la banque avec Gaëlle au matin (quel intérêt de noter ça ?). L'après-midi, Callys me passe son "fatboy" et m'explique l'histoire de la boule de feu : un objet très lumineux qui traversait lentement le ciel, tel un avion en feu. Peut-être était-ce... un avion en feu ? Faudrait prévenir la SOBEPS mais elle a cessé ses activités (pour être exact, elle est devenue la COBEPS maintenant). Le chat suit Gaëlle partout. Pol Caca, le gros chien lourdaud, lui fait un peu peur. 
De retour à l'appartement, gros nettoyage de fin de printemps (trop le bordel, trop de saletés, trop de poussières dans toutes les pièces : ça me déprime). L'intérêt d'avoir une fille de bientôt six ans, c'est que c'est elle qui demande pour nettoyer et aspirer. Gaëlle joue à "Angry Birds" sur Google Chrome. Lewis me téléphone plusieurs fois, mais à chaque fois je lui dis que je suis occupé, ce qui est vrai. Ce soir, Léandra est revenue de Rome. Si tout va bien, elle est chez ses parents aujourd'hui (et peut-être même en train de lire ce journal). Je suppose que je la verrai demain. 
Retour à The Shield, épisode 5. Holland "Ducth" Wagenbach est trop intelligent : il se fait du mal, le pauvre, à jouer au détective. Le fils du ripou, qui a des TOC de symétrie avec les fourchettes (voir plus haut), est en fait un autiste (c'est moins marrant !).

La boule de feu

Mini-trip dans les Ardennes belges avec Emily. On part en fin de matinée. On arrive à Durbuy vers 12h20. Emily achète un pot de confiture. Je mange un horrible hamburger pas bon. On mange une excellente glace, on voit l'Ourthe, l'anticlinal de Durbuy, les petites routes, les maisons en pierre et les châteaux. C'est très jolis, c'est l'Ardenne ! On passe rapidement à Barvaux : pas grand chose à voir, si ce n'est des touristes un peu beaufs... On va chercher Gaëlle à son école à Namur, où on boit un verre (à Namur, pas à l'école). Le centre historique de Namur, c'est assez joli. Dommage qu'il y ait des étudiants et des Namurois... Retour à Bruxelles. 
Fin de journée au premier "Apéro Saint-Gilles" de l'année avec Gaëlle, Emily et Andrew. Il y a un groupe de rock ridicule qui joue. On boit quelques Carlsberg. Callys et Matys sont là. Une copine de Callys demande si Gaëlle est ma fille. Je réponds que oui. Elle se tourne vers Andrew et lui demande si c'est aussi sa fille. Bon OK, elle était bourrée, paraît-il, mais qu'est-ce qui lui a donné cette idée ? Passage furtif de Poulain Perspicace, en pleine crise d'allergie (j'en ai aussi un peu mais moins que lui quand même), et de sa compagne. Fin de soirée dans des "fatboys". 
Rentré chez lui, Callys, vers 23h51, voit une grosse boule de feu qui traverse lentement le ciel bruxellois (il raconte ça sur Facebook, il raconte plein de trucs sur Facebook). Il est apparemment le seul à l'avoir vue. Les boules de feu, je connais un peu (étant astronome amateur, surtout dans ma jeunesse). Ce phénomène est lié à la dispersion dans l'atmosphère de la Terre d'un météore un peu plus gros que d'habitude (c'est très impressionnant à voir, parfois)... Mais il dit que ce n'est pas ça.

The Shield

J'ai regardé les premiers épisodes de The Shield durant une partie de la nuit et du matin. Cette série tourne notamment autour d'un horrible personnage, Vic Mackey, une sorte de flic ripou, une brute du style "Inspecteur Harry" mais en beaucoup plus corrompu, qui dirige une équipe policière de choc (la "Strike Team") qui se permet tout (violence extrême y compris avec ses propres collègues). Un gros connard malhonnête et macho, quoi. Son jeune fils troublé a des TOC de symétrie avec les fourchettes, c'est marrant ! Un inspecteur de la brigade, "Dutch" est un genre de "nerd" un peu obsédé, honnête, maladroit, parfois la risée des autres, pas doué avec les femmes (mais très bon enquêteur). Mais à qui me fait-il donc penser ? Les scénaristes de cette série sont excellents pour décliner différents profils de personnalité. Tout le monde, forcément, s'y reconnaîtra quelque part. 
En fin de matinée, direction le château de Beersel avec Emily et Andrew. Très beau château, avec vue sur Bruxelles, la centrale d'Anderlecht et la Basilique de Koekelberg. Les gérants ont tout compris : le site est fermé de midi à 14 heures, histoire "d'obliger" les gens à s'arrêter à la taverne d'en face. Andrew est un peu miné par un message de son boulot. Je n'arrive pas à comprendre comment on peut se mettre dans des états pareils pour quelque chose de simplement professionnel. On retourne à Bruxelles, on fait un petit tour par Vanderkindere, et on mange chez moi. On joue avec l'hélicoptère et on rigole bien. Le tout me fait un bien fou. Je suis beaucoup plus en forme que les dernières 48 heures et je rebois même un peu d'alcool (c'est peut-être pas la meilleure idée du monde). Départ d'Emily et d'Andrew vers 23h. Ils sont un peu fatigués.

Post-modernisme

J'apprends par Andrew que Zahra ne va tout compte fait pas loger chez Léandra, alors que cette dernière avait tout préparé pour son relativement long séjour en Belgique. C'est extrêmement énervant, ces revirements de petite fille gâtée. 
J'espère ne pas avoir une crise d'appendicite parce que ça tiraille exactement à l'endroit où ce putain d'organe inutile devrait se trouver. La Maison du Peuple vient de rouvrir ses portes. Il est où le changement ? Il est où l'air conditionné annoncé ? Je passe la fin de la journée à boire des thés (et un Orval en terrasse au Verschueren) avec Emily et Andrew (mais sans Léandra, qui est partie en vacances donc ; et sans Walter, parce qu'il n'a pas envie de venir en transports en commun). Les deux présents sont un peu crevés (faut dire qu'ils n'étaient pas en congé maladie, eux), à tel point que j'ai l'air en forme ! J'apprends que la pointe que j'ai dans le vendre, ça ressemble plus à un truc au rein. On verra... 
Soirée calme et sympa. On parle de Walter et de Zahra. On parle de post-modernisme et de Sarkozy. Je croise par hasard au bar Anke, l'historienne-photographe rencontrée au colloque du début du mois de mai. C'est son dernier jour en Belgique : elle part pendant une dizaine de jours en Bosnie. Elle me parle d'un mail qu'elle m'a envoyé aujourd'hui (que je n'ai pas reçu) et de son copain cubain qui ne peut pas revenir en Belgique à cause d'un problème de visa... Emily trouve qu'elle avait une façon très proche de me parler. J'ai trouvé aussi, mais ça doit être dans sa "façon d'être" générale en fait (bah oui). Demain, si tout ne va pas trop mal, on fera une promenade dans le Brabant flamand, avec Andrew, Emily et peut-être Zahra (mais ça m'étonnerait).

Slowdown

Définitivement malade. Peut-être est-ce un coup du concombre tueur ? Conclusion du docteur : une gastro-entérite mais peut-être même une appendicite. Mon ventre fait le même bruit que le "Slowdown", ce son d'origine inconnue de très basse fréquence en provenance de l'Océan pacifique... Ils sont intéressants, ces sons (il y a aussi le fameux "Bloop", "Julia" et, sur Terre, le "Hum"). Si Callys Régens était là, sans doute parlerait-il d'engins militaires  top-secrets hérités d'une quelconque technologie extraterrestre. 
Si les symptômes continuent, je dois retourner chez le médecin vendredi soir. Pfff... Je ne peux rien faire, même pas tenir debout très longtemps. Du coup, je (re)regarde The Wire. Cette série est géniale. Faudrait que j'en fasse un article un jour...

Qu'est-ce que l'honnêteté ? (2e partie)

Je lis des citations sur l'honnêteté et j'en trouve plein qui me correspondent mais qui critiquent ouvertement ma façon d'être, du genre : "La vie d'un honnête homme est quelque chose de très plat. Que lui reste-t-il, puisqu'il s'est retranché le désir de plaire ? Il aime sa femme, si l'on peut aimer une femme à qui l'on n'a pas à faire la cour" (Jules Renard). C'est moi tout craché (sauf que je n'ai pas de "femme" pour le moment) et ce n'est certes pas très flatteur. Autre extrait, des Fleurs du Mal cette fois-ci : "Maudit soit à jamais le rêveur inutile – Qui voulut le premier, dans sa stupidité, – S’éprenant d’un problème insoluble et stérile, – Aux choses de l’amour mêler l’honnêteté !". Baudelaire écrivait vachement bien mais je ne suis jamais d'accord avec lui. En fait, le vieux Lewis, lui, serait entièrement en phase avec ce genre de discours (faut encore que je lui téléphone, tiens : ce sera chose faire en début d'après-midi ; curieusement, il ne m'énerve pas, et il a vraiment l'air très seul)  : il a eu plein de femmes dans sa vie, a feint ses sentiments à moult reprises et n'a été que très rarement honnête avec elles. Mais ça fonctionne donc mieux comme ça apparemment : feindre que l'on a devant soi un être d'ex-cep-tion, oui-Mademoiselle-vous-avez-un-joli-sourire, pour avoir ses "faveurs". 
Je lis également ce texte de Chamfort, qui me correspond beaucoup plus (mais est-ce que ça doit me rassurer ?) : "Une âme fière et honnête, qui a connu les passions fortes, les fuit, les craint, dédaigne la galanterie ; comme l'âme qui a senti l'amitié, dédaigne les liaisons communes et les petits intérêts". Ah ! Voilà qui résume presque à la lettre ce que je pense (oui, je parle de moi tout le temps, car je suis honnête et je suis donc très chiant). Dernière citation (elle est de Chomsky) : "Le monde ne récompense pas l'honnêteté et l'indépendance, il récompense l'obéissance et la servilité". 
Je réfléchis beaucoup à ça et je me dis que l'idée que je me fais de l'honnêteté doit être influencée à la fois par mon éducation (ma mère est d'une honnêteté sans faille : je ne l'ai jamais vue mentir une seule fois ; mon père est d'une franchise déconcertante) et par mes lectures. Une certaine branche de la science-fiction exalte en effet l'honnêteté foncière des individus et un certain idéal "chevaleresque" : il suffit de lire Dune pour s'en convaincre, roman dans lequel la famille du "héros" place la loyauté, la justice, l'honnêteté et l'amitié au-dessus de toute autre valeur ; et où les fremens, le peuple du désert, sont droits dans leurs principes jusqu'à donner leur vie pour un lointain idéal. J'ai aussi beaucoup d'estime pour des humanistes comme George Orwell ou Bertrand Russell, qui placent l'honnêteté intellectuelle très haut dans leur système de valeur. À méditer donc. 
Au boulot, justement, vu que je fais de l'archivage et que ça ne demande pas une concentration élevée, j'écoute ce colloque sur Orwell, Russell et Chomsky. Les discussions volent très haut, mais pourquoi Jean Bricmont, dans le public, doit-il toujours ramener sa fraise ? Il a l'air un peu confus. Peu importe. Je me dis que je visionnerai un jour les autres vidéos sur Leibniz, Wittgenstein, etc. sans être certain de pouvoir tout assimiler du premier coup... Amusant : dans une intervention, Russell est comparé à un chevalier (au sens moral/intellectuel) et les concepts de probité, d'honnêteté et, surtout, de vérité s'entremêlent souvent. Je me sens moins seul. 
Aujourd'hui, je ne bouge pas de chez moi et je ne bois pas d'alcool. Une pensée pour Léandra qui accueille sa nouvelle colocataire, Zahra, sous la supervision d'Andrew, et qui part à Rome demain (je pense aux autres, parfois, oui, oui...). Une pensée aussi pour Emily, qui doit se reposer chez elle. 
J'ai de plus en plus à dire chaque jour dans ce journal. Je crois que j'ai pris un rythme de croisière. Je suis totalement crevé. Je suis peut-être malade en fait. Les murs tournent et je tremble. C'est certain : je suis malade.

Qu'est-ce que l'honnêteté ? (1ère partie)

Début de dimanche calme à (ré)écouter plein de musique. L'après-midi et la soirée se déroulent dans un rayon d'un kilomètre environ autour du Parvis de Saint-Gilles (vins sur la Place Van Meenen, pizza à la Place de Bethléem, dernier verre au Verschueren). Pour l'absence d'alcool ce week-end, on repassera. Pour le reste, la discussion de ce dimanche s'est cristallisée un moment sur Flippo, sur sa foncière honnêteté et sa franchise, concepts que je considère comme hautement importants : Flippo est un type en qui j'ai entièrement confiance (chose assez rare) et peu importe pour moi qu'il soit solitaire et rarement présent. C'est tout lui. Il fait ce qu'il veut. Léandra n'est pas de cet avis. Andrew n'est pas spécialement d'accord. Emily oui. Tout cela est en rapport avec la confiance, en fait : pour moi, l'honnêteté d'un individu est fondamentale dans la confiance que j'ai en lui. Léandra trouve que la générosité passe avant tout ça... On ne sera jamais d'accord. 

De retour chez moi, suite de la discussion (virtuelle) avec Andrew, toujours sur cette histoire d'honnêteté (mais sur plus que ça aussi). La discussion devient, pour reprendre les termes de ce dernier, "anthropologico-sociologico-philosophico-morale"  : ça parle de Mauss, de marinières, de dons et de contre-dons, d'actes gratuits (ou pas), de Robespierre, d'Igor (qui est totalement blasé de la vie et de l'univers, c'est pour ça qu'il se pend au plafond comme Dracula) et de Ryan. Et pendant ce temps, sans raison, j'écoute en boucle "Brother Sport" d'Animal Collective.

Paranoïa dans le prémétro bruxellois

Matinée tranquille à la mer avec mes parents et ma fille, qui continue à adorer son hélicoptère. Après, ça se corse ! Je me fais traiter de kidnappeur d'enfant sur un quai de tram. La chose mérite une explication : une dame se retrouve coincée sur un quai de métro à la Gare du Midi (à Bruxelles) alors que sa petite fille est déjà à l'intérieur du tram où je me trouve. Panique de la mère et de la fille. Gentiment, avec d'autres personnes du tram, je me propose pour descendre avec la petite à l'arrêt suivant (Porte de Hal) pour attendre la maman qui finira bien par arriver. Une dame restée dans le tram sonne l'alarme, gueule et parle au chauffeur. Elle sort du tram et hurle en me pointant du doigt : "c'est un inconnu et il est avec une petite fille. Ce n'est pas sa fille. C'est peut-être un pédophile !". Impossible de la calmer. Les autres passagers du tram la prennent clairement pour une folle mais bon : je suis retourné. Je pensais sincèrement faire la chose la plus logique pour que la mère retrouve au plus vite son enfant. Putain de société paranoïaque à la con. 
Après, je fais très fort : j'arrive à voir en une seule soirée Léandra, Frédéric Jr et, plus tard, Hamilton II. Soit mes "trois meilleurs amis", on va dire. La prochaine fois, faudra qu'ils soient tous les trois là en même temps. Fred Jr me parle un peu de BD. Hamilton, plus tard, aussi ! On a encore plein de trucs à se dire, en fait. Emily est de retour de France.  Sa cousine est incinérée. C'est la vie. Le Jazz Marathon, pour ma part, ce n'était qu'une excuse pour faire un happy hour au Monk. Tssss... Retour en Noctis bourré (le Noctis, pas moi). Et c'est quoi cette cigarette  sortie de nulle part ? C'est pour faire le malin en attendant le bus ou quoi ?

Ma vie dans les trains

L'après-midi, je prends le train Bruxelles-Namur pour récupérer ma fille, puis Namur-Bruxelles, puis Bruxelles-Blankenberge pour rejoindre mes parents (la galère, ces trajets). Ma fille adore l'hélicoptère miniature, c'est chouette ! Fin de soirée à (re)visionner The Wire sur mon lit de fortune.

Les enlèvements d'enfants, c'est pas marrant

Matinée en camionnette avec une collègue bibliothécaire pour aller chercher des livres à la Réserve centrale du Réseau public de lecture de la Communauté française (le bâtiment se trouve à Lobbes, au milieu d'un jardin, dans une petite rue en cul-de-sac). Après-midi à porter des caisses, soirée à ne rien faire du tout. 
Je tombe encore sur ce putain de spam à la con concernant "des enlèvements d'enfants (pour prendre leurs organes) par des Roumains circulant dans un BMW noire". Ouais, ouais, c'est ça. C'est toujours aussi sidérant de voir comme les gens postent tout et n'importe quoi sur le Web, y compris le plus gros des hoax. Je m'endors à une heure totalement indécente (avant minuit !). J'aurais pu rejoindre Andrew et Poulain Perspicace mais non. Lewis n'arrête pas de me téléphoner et ça m'énerve (je me sens coincé).