Archives mensuelles : mai 2011

Accidents nucléaires et critique des médias

Dans le train, je n'arrive pas à avancer sur l'écriture de mon article sur les accidents nucléaires, que j'ai envie de publier sur le Blog du Noctambule. J'aimerais reprendre de manière la plus compréhensible possible la liste des accidents nucléaires civils mais bloque tout le temps sur la meilleure manière d'expliquer des termes spécifiques. 

Le soir, en cherchant des informations pour cet article, je tombe sur différents discours, certains "pro-nucléaires", d'autres "anti", d'autres encore plutôt "neutres". Je passe mon temps à les soumettre au crible de la critique des médias, un peu à l'instar de cet extrait de Lettres de Sibérie de Chris Marker. Je le fais plus pour moi que pour l'article que je veux publier. 
Je note trois cas typiques : celui (A) d’une publicité réalisée par un lobby pro-nucléaire (le Forum nucléaire belge), (B) du discours d’une activiste anti-nucléaire australienne (Helen Caldicott) et (C) d’un scientifique issu d’un organisme de recherche indépendant (Roland Desbordes, président de la CRIIRAD)...
 

(A) Un discours pro-nucléaire  : La radioactivité peut avoir des conséquences énormes sur votre vie [vidéo]

Cette vidéo est extraite d’une campagne de propagande vraiment très bien foutue signée par le Forum nucléaire (site de lobbying dont les membres – AREVA, Electrabel, Westinghouse... – sont tous financièrement impliqués dans la recherche ou l’énergie nucléaire). La campagne est bien faite car elle donne l’impression d’être neutre et de laisser libre court à notre raisonnement. C’est une argumentation classique du type antithèse-thèse (la thèse, ce que l’on veut prouver, se retrouve toujours en dernier lieu) du genre : vous êtes libre d’être contre le nucléaire parce que [contre-argument] mais avez-vous pensé à [argument] ? Dans ce cas-ci, les ficelles sont très grosses... Le raisonnement contenu dans cette vidéo se résume à une phrase du genre : "le nucléaire, ça peut créer une catastrophe comme Tchernobyl mais c’est aussi une technologie qui sauve des vies". La comparaison est osée dans le sens où on ne parle pas du tout de la même chose (la production d’électricité d’un côté ; la production de radionucléides à usage médical de l’autre) et où, par ailleurs, il suffit de quelques réacteurs nucléaires dans le Monde pour satisfaire la demande médicale, contrairement au problème de la demande en électricité. Enfin, la forme de la voix off fait également partie de l'argumentation : elle est sûre d'elle, presque joyeuse, comme si elle s'adressait à des enfants.

(B) Un discours anti-nucléaire : Dr Helen Caldicott Press Conference (11 mars 2011)

Là, j'ai trouvé l’exemple inverse : une campagne de propagande anti-nucléaire. L’argumentation utilisée par Helen Caldicott, médecin et militante anti-nucléaire australienne, est basée sur la peur : elle dit par exemple dans cette vidéo que "[la catastrophe du] Japon est, en termes de magnitude, bien pire que Tchernobyl" ou que "dans chaque piscine de refroidissement [de la centrale de Fukushima], il y a plus de radiations que toutes celles produites par un millier de bombes Hiroshima", ou encore que les gens qui reçoivent une dose massive de radiations meurent comme un patient du SIDA, ou enfin qu’il ne faut pas manger du tout d’aliments européens aujourd’hui car ces derniers seraient encore en grande partie contaminés par le nuage de Tchernobyl. Dans tous les cas, elle utilise des comparaisons monstrueuses (des "absolus mémoriels") pour faire monter la terreur dans l'esprit des auditeurs et ainsi tenter de convaincre : elle cite Tchernobyl, qui reste sans aucun doute encore aujourd’hui dans la mémoire collective l’accident nucléaire civil le plus atroce de l’histoire de l’humanité ; elle compare les radiations des piscines de refroidissement de la centrale de Fukushima avec celles d’Hiroshima (encore un absolu ; en plus la comparaison est farfelue : si c’est mille fois pire qu’Hiroshima, comment les liquidateurs sur le site irradié font-ils pour survivre plus d’une seconde ? Ou encore : qu’attend-on pour évacuer le Japon ?) ; elle utilise les symptômes du SIDA (alors que ça n’a strictement rien à voir) pour frapper les consciences, etc. Par ailleurs, son statut de médecin et son air docte lui donne un argument d'autorité supplémentaire.

(C) Un discours informatif, ni tout blanc, ni tout noir : Roland Desbordes, Les émissions radioactives de Fukushima [vidéo] 
Voilà ce que je considère comme un discours plus "neutre", en tout cas un discours qui n’a rien à voir avec le lobbying des deux premiers. Ici, le but est d’informer, de manière rationnelle, et non de convaincre. Roland Desbordes est président de la CRIIRAD (Commission de Recherche et d'Information Indépendantes sur la Radioactivité), une association loi de 1901 (on dirait ASBL en Belgique) indépendante qui, à la suite de la catastrophe de Tchernobyl, a notamment pour objectif d'informer la population française du  niveau de radioactivité dans l'Hexagone, en se basant sur des résultats récoltés et analysés de manière indépendante de toute instance étatique. La situation décrite par Desbordes paraît inquiétante (il y a des particules d'iode 131 et de césium 137 qui font le tour du Monde) mais ne verse pas dans le sensationnalisme ou le terreur.

Plasticine

Soirée chez Léandra où il est quand même un peu question de Jonas. Elle a cuisiné du rouget accompagné de pâtes au pesto et de roquette. J'ai bien mangé. Et surtout : nous avons fait des objets en plasticine (elle : une maison, un oiseau, un éléphant, une voiture ; moi : moins doué, un escargot et une piste de bowling).

Le long-courrier de Stockholm

Tout compte fait, le reportage sur la garde alternée ne va pas être possible, faute de plage horaire disponible. Je ne passerai pas à la télévision. Tant pis, je m'en fous en fait. Le soir, je bois un Orval avec Walter et le vieux Lewis, qui ne se prend pas pour de la merde : "Ah ! Mais cet avion dans le ciel, c'est le long-courrier venant de Stockholm" ou encore : "Tu sais, Hamilton, au club, nous ne prenons que l'élite intellectuelle du pays" (bon, là, j'exagère un peu). Fin de soirée avec Walter et Emily. Je suis un peu saoul en rentrant chez moi.

Fête des mères

C'est la Fête des mères : repas en famille. J'ai acheté la première saison de "The Wire/Sur écoute" à ma maman. En fait, je ne suis pas sûr qu'elle apprécie vraiment le cadeau (c'est dommage). Maïté vient chercher ma fille en fin d'après-midi avec l'autre et son éternelle clope au bec, grrr... Fin de soirée dans une pizzéria de la place de Bethléem avec Emily, Andrew et Léandra. Cette dernière a l'air en forme et lorgne vers le gars de la table à côté (elle est de nouveau célibataire). Je bois de l'Orval. On termine la soirée chez Léandra, pour un "dernier café".

Mise en mer

Les cendres de ma tante sont jetées en mer. C'est la vie. Je passe la journée à la maison de mes parents avec ma fille et la soirée à Bruxelles avec Emily, Andrew, Walter et Lytle. Impossible de manger une pizza dans le Centre-ville à 23 heures (ça énerve un peu Andrew, qui sort à la patronne : "Vous voulez perdre de l'argent ? C'est ça que vous voulez ? D'accord !"). Fin de soirée au Bison. Lytle rentre en Noctis. Walter en taxi. Andrew est parti depuis longtemps. Je raccompagne Emily, avec son vélo, jusqu'à la place Louise, où nos chemins se séparent.

Jonas et Léandra

Je dîne avec Léandra près de la place Rogier, à Bruxelles. Elle ne va pas très bien, à cause de Jonas (elle sent que ça ne va pas). Après un bon repas, elle me laisse pour repartir au boulot. Je m'apprête à prendre mon train pour Namur mais Léandra me recontacte après un quart d'heure à peine : de retour à son bureau, elle voit que Jonas l'a plaquée... par mail ! Du coup, elle prend congé l'après-midi, je fais demi-tour et nous allons prendre un verre à La Lunette, sur la Place de la Monnaie... Ils n'ont plus d'Orval non plus (tiens donc !). À la place, ils servent de la Stella Artois tiède et (forcément) répugnante. 
Ce Jonas ne sait pas ce qu'il veut, il a peur de s'investir apparemment. Léandra refuse (et elle a bien raison) de se laisser plaquer par message et veut absolument le voir pour discuter de ce qui ne va pas.
Soirée chez mes parents avec ma fille (il fait plein soleil dehors), près du saule pleureur.

Archives

Matinée au dépôt d'archives de mon boulot. C'est sans doute ce que je déteste le plus dans mon métier. En gros, nous disposons de plusieurs entrepôts où sont stockés des kilomètres linéaires d'archives syndicales, ouvrières, socialistes, communistes, anarchistes, économiques, politiques, etc. Certaines de ces archives sont classées et inventoriées, d'autres non. Certaines sont entreposées dans de vieilles caisses à bananes, qui croulent sous leur propre poids. C'est le legs de vingt ans d'acquisitions forcenées menées par feu le fondateur de mon institution, un passionné parmi les passionnés. C'est somme toute aussi le lot de la plupart des centres d'archives privées en Wallonie et à Bruxelles (en Flandre, ils ont plus de moyens). De véritables trésors d'histoire contemporaine se cachent dans les caisses, mais il faut les retrouver. Le but du « jeu » est de traiter chaque archive contre les moisissures, de les reconditionner dans de belles boîtes au pH neutre, de les classer, de les inventorier : un travail monastique qui devrait prendre au moins dix ans, compte tenu du volume et de notre équipe réduite. Autant dire que c'est parfois assez décourageant.

Colloque à Liège

Je passe ma journée à un colloque sur les témoignages dans les musées industriels, à la Maison de la Métallurgie et de l'Industrie de Liège. Je fais une communication de vingt minutes sur un projet de valorisation des sources orales. La communication passe mais n'est pas terrible (je parle toujours un peu trop rapidement quand je prends la parole en public).

Je suis le colloque en compagnie de Doëlle. J'y revois des confrères archivistes... Un ancien professeur d'université me parle d'un projet de dictionnaire du mouvement ouvrier qui lui est cher. Je fais également de nouvelles connaissances (notamment Anke, historienne-photographe, qui a l'air bien sympa, et qui me passe sa carte de visite).

Les différentes communications sont d'un intérêt varié. À midi, nous avons droit à des petites tartines et à un Pinot noir ma foi pas trop mauvais. J'en bois quelques verres, un peu trop peut-être. Un archiviste maladroit, qui se balade avec un gros sac bien lourd, renverse un verre de vin sur ma chemise, juste avant que je doive prendre la parole (Murphy a encore frappé !).

RTBF

Je suis contacté dans la matinée par une journaliste à la RTBF pour passer dans un reportage sur la garde alternée d'enfants, destiné à passer au JT. Une amie d'Andrew qui travaille à la radio lui a refilé mon numéro de téléphone portable. J'explique à la journaliste que je n'ai pas ma fille de manière alternée mais seulement certains week-ends et donc que mon témoignage ne sera peut-être pas très intéressant. Elle me dit que si, justement (je ne sais pas trop pourquoi). Elle me laisse réfléchir à la question. En soirée, badminton puis Corto.