Archives mensuelles : novembre 2011
Un soir à la Cinematek
L'histoire orale dans tous ses états
De retour chez moi vers une heure du matin, seul dans mon lit, afin de calmer mon énervement, j'ai une discussion "comique" avec moi-même :
– Et alors Hamilton, ça fait quoi de passer tes soirées avec des gens de droite ?
– Oh, bah tu sais, je commence à avoir l'habitude, hein...
– C'est pas une raison...
– Ils sont quand même sympathiques. Je les aime bien. Et puis, Léandra n'est pas de droite, elle. Enfin je ne pense pas... Euh...
– Ouais, mais Léandra n'était pas là ce soir, de toute façon...
– De fait.
– Mais quand Emily parle à tout bout de champ de "racailles" comme dans un mauvais reportage de TF1, ça ne te fait pas tiquer ?
– Bah, ça m'énerve... Après avoir discuté pendant un quart d'heure du sujet en essayant de rester calme, je regarde ailleurs, c'est tout...
– La technique de l'autruche, quoi... Et quand elle te fait comprendre qu'elle trouve que tu laisses Gaëlle faire trop ce qu'elle veut et que ça ne va pas, ça ne t'énerve pas ? Ne me me dis pas que ça ne t'énerve pas, car je ne te croirais pas une seule seconde !
– Si, si, ça m'énerve. J'éduque ma fille comme je veux... Comme on m'a éduqué en fait.
– Et quand Walter renvoie chier un clochard qui lui demande s'il peut lui acheter une clope par un très beau : "Non, désolé. Il y a un magasin de nuit, là-bas, si vous en voulez une...".
– Ouais, je sais, je sais...
– Et quand ils disent de concert que le Verschueren n'est vraiment pas bien parce qu'on n'y trouve que des déchets humains, tu ne trouves pas ça bizarre ?
– Argh !
Et forcément, après pareille réflexion, comment arriver à trouver le sommeil ? Hé bien sans aucune difficulté, en fait ! Comme c'est étrange...
Auto-analyse
- "Considérations sur le nombril et sur Wittgenstein" : dans cet article, je mentionne une visite à l'hôpital et, assez curieusement, lorsque j'écris sur l'hôpital, je suis très motivé, chaque visite contenant d'énormes potentialités comiques (chirurgien fou, personnel aphone, client bizarre, etc.). De même, tout ce que je raconte sur Wittgenstein traduit un réel intérêt et non pas un prétexte pour remplir ce blog.
De mon côté, c'est l'inverse : je ne veux pas spécialement savoir si on me lit, même si je sais qu'on me lit (si j'écris des articles sur mes statistiques, c'est que ça m'intéresse quand même un tout petit peu, hein, faut pas croire...), je n'espère pas que les textes que je poste soient lus par ceux qui devraient les lire et je ne fais strictement rien pour faire connaître ce blog. Au contraire : j'attends, patiemment. Je me dis que si ce blog est lu par quelqu'un, hé bien c'est qu'il devait être lu par quelqu'un... Encore du fatalisme débile, oui...
"C'est pas une bonne chose, je trouve, qu'il ait tendance à picoler. (...)"
Non, en effet.
Léandra est malade. Elle devait aller manger des frites avec Romain ce soir mais est trop fatiguée pour sortir. Alors elle annule le rendez-vous et me propose de passer chez elle. Avant que je n'arrive, apprendrai-je plus tard, elle a même envisagé de m'envoyer en mission à la Porte de Hal pour ramener des frites. Je suis un véritable chevalier servant ! Réminiscences de Warcraft : "Yes ?", "My Lord ?", "Yes, My Lord !"...
Chez Léandra, la conversation est plus ou moins équilibrée... Comprendre : nous parlons chacun à notre tour de problèmes qui nous préoccupent... Elle : Jonas. Moi : un projet (ridicule voire un rien mégalo) pour le présent blog qui me tient à cœur et pour lequel je me pose une série de questions (tout aussi ridicules).
Léandra aimerait continuer à regarder Star Wars ce week-end. Car oui, elle a regardé (pour la première fois de sa vie) l'épisode IV de cette saga avec Jonas et aimerait continuer avec l'épisode V. Ha ! L'Empire contre-attaque ! Le plus bel épisode de la série... ou le moins mauvais, tout dépend du point de vue. J'ai subitement envie de les revoir, tiens. Quant à Léandra, je suppose qu'elle n'a a priori strictement rien à cirer de Star Wars. Sauf que dans ce cas précis, elle regarderait le film avec Jonas et ça changerait tout. La situation aurait pu être bien pire, si ledit Jonas avait été fan de Chuck Norris ou de philatélie ou que sais-je encore ?
"Ça va à la Maison du Peuple ?"
S'il y a bien quelque chose que je ne sais pas faire dans la vie, même si je me suis vachement amélioré à ce niveau, c'est expliquer en quoi consiste mon travail. Il y a cinq ans, je me présentais simplement comme "archiviste" et quand on me demandait en quoi ça consistait, je répondais : "En fait, je trie et je fais des inventaires de vieux documents". Sans doute ma présentation aurait-elle eu beaucoup plus de gueule si je m'étais présenté de cette manière : "Je suis record manager ; mon domaine d'activité, c'est la préservation du passé pour envisager le futur en toute quiétude, yeah !". Hors de question que je dise ça un jour, même pour rire.
En ce qui concerne la jeune dame de la sandwicherie, j'ai trouvé un moyen d'éluder sa question. Je lui ai donné l'adresse de notre site Web : "Vous verrez, c'est très chouette !".
Je m'installe au Verschueren en attendant Walter, qui doit arriver d'un moment à l'autre. Ils ont de l'Orval, dans ce café : rien à voir avec l'autre "bidule" d'à côté, toujours en rupture parce qu'un certain Evenvel, Hamilton de son prénom, vide leur stock aussi vite qu'ils ne le remplissent... Mais quand Walter débarque, il veut absolument que nous allions à... la Maison du Peuple (argh !) parce qu'ils y servent de la Chimay Blanche au fût. Pour une fois que je voulais changer d'atmosphère, hé bien c'est raté !
Incroyable : quand nous débarquons à la Maison du Peuple, Emily y est déjà, ultra-concentrée sur son PC portable. Elle ne m'avait même pas dit qu'elle s'y rendait ce soir. La raison : elle y est pour travailler, oui-Monsieur-c'est-ça-être-cadre, à tel point que Walter et moi la laissons pour nous installer à une autre table pas loin. De temps en temps, je regarde dans sa direction pour m'assurer qu'elle n'a pas disparu sous ses papiers. Pour notre deuxième tournée, je prends quand même la peine de lui apporter un cappuccino, faut pas déconner non plus !
Walter est très content. Il a "une bonne nouvelle" à m'annoncer : il a sans doute trouvé un boulot de stagiaire dans une ONG du nom d'Acted (Agence d'aide à la coopération technique et au développement). Il parle désormais de partir au Congo ou au Tadjikistan (comme Annabelle ?) pendant six mois dès décembre ou janvier prochain pour travailler au sein du département "Finance" d'une cellule d'aide humanitaire. Ce gars m'étonnera toujours.
Une des grandes questions de Walter en dehors de la coopération au développement est la suivante : "Est-ce que les hommes d'église se touchent parfois ? Tu crois que Monseigneur Léonard, il se masturbe de temps en temps ?". Autre question de Walter, corollaire de la première :
– Est-il physiologiquement possible pour un homme de passer une vie entière sans se masturber ?
– Je suppose que oui...
(Pensé très fort : ... bien que je n'ai nullement envie d'expérimenter la chose juste pour la prouver.)
– Mais à un moment, il y a un "trop plein" et ils doivent quand même bien finir par éjaculer !
– Mais ils ne sont pas obligés de se masturber pour ce faire. Ils peuvent éjaculer dans leur sommeil, de manière fortuite...
– Ce n'est pas bon du tout, ça.
(Walter a l'air très préoccupé par la santé des hommes d'église.)
– J'en sais rien...
– Si, si. Il faut régulièrement se vider, sinon ça peut créer des problèmes.
– Je suppose qu'après un certain temps d'abstinence, leur production de sperme diminue, non ?
– Pas sûr... Et puis, les spermatozoïdes pourrissent à l'intérieur, après un petit temps.
– Mais non !
– Si, c'est comme ça !
(À un moment, j'ai envie de me lever et de crier : "Y a-t-il un sexologue dans la salle ?" mais je me retiens – de crier, j'entends bien.)
Emily nous rejoint plus tard dans la soirée. Elle a terminé son travail. Elle est en petite forme. Elle transforme des sous-bocks de la marque Omer en de minuscules bouts de papier (un point commun avec Léandra !) et tente de réaliser tant bien que mal un Pac-Man que j'essaie de démolir à chaque fois. On s'amuse comme on peut... Je me dis que les serveurs doivent râler parfois, à ramasser nos enfantillages à la fin de leur service... Peut-être nous ont-ils même donné un surnom, comme "la table des petits nerveux qui déchirent tout" ?
Ligne grande vitesse, mon cul !
Lorsque j'arrive à Liège, avec vingt minutes de retard, Flippo, lui, est toujours exactement à la même place, c'est-à-dire un peu après Leuven ! Il attend d'être remorqué... Ha, certains signes ne trompent pas !
Idée : les patrons de la Maison du Peuple de Saint-Gilles devraient lancer un grand concours des clients... Je pourrais concourir, pour le moment du moins, au titre du client le plus stable et le plus régulier... Les quatre personnes qui sont en face de moi sont quant à elles bien parties pour remporter le grand prix de la table la plus énervante : les deux hommes sont constamment en train de poser, font les cools en lançant des blagues plus ridicules les unes que les autres et se tapent virilement sur l'épaule de temps en temps, histoire de dire que quand même, hé, on est dans le coup, hein (c'est sans doute en partie vrai et c'est ça qui me désole peut-être le plus). Une des deux femmes rit à gorge déployée à chacune de leurs conneries. En plus, ils n'arrêtent pas de gesticuler chacun leur tour, pour aller fumer, pour aller aux toilettes, pour aller chercher à boire, pour... Mais pourquoi gesticulent-ils constamment ? Pourquoi ? Merde... Mais cassez-vous, cassez-vous !
(Mal tourné, moi ? Mais non, mais non...)
Ha ! Le présent texte doit receler certaines vertus prophylactiques car voilà-t-y pas qu'ils se cassent pour de vrai, ces couillons !
Et pendant ce temps, il y a une relativement nouvelle jeune serveuse brune qui n'arrête pas de sourire... Il faut que je lui trouve un surnom, non de non !
Aujourd'hui, c'est bibi (Léandra) qui s'y colle
Mais qu'est-ce qui m'a pris de dire à Hamilton : "Allez, je te prends un jour" ? Comme on prend une garde à un collègue qui a besoin de repos.
Était-ce un bon mouvement ? Ou un mauvais ? Est-ce que je fais vraiment ça pour mon ami ? Ou pour moi, égoïstement ? Pour me mêler de ce qui ne me regarde plus. Pour me faire mousser. Pour qu'on ne m'oublie pas, surtout (même si y a peu de risques, vu qu'Hamilton a la délicatesse de parler très régulièrement de moi ici - cliquer sur le topic "Léandra" dans la colonne de droite revient presque à avoir tous les textes de ce journal : c'est drôle).
En tout cas, il est sûr que je n'ai pas envie de lâcher l'affaire complètement.
Ce projet, on l'a construit à deux, avec Hamilton. Sur un coin de table à la Maison du Peuple, je suppose. Ou chez moi, lors d'une de ces petites bouffes rien qu'à deux que j'essaie d'organiser régulièrement, sinon je pète les plombs (et là d'ailleurs ça fait trop longtemps qu'on n'a plus fait ça, c'est inadmissible).
L'idée de départ était bien plus biscornue que ce journal de bord on ne peut plus classique (il tire son originalité de sa rigueur plus que de sa structure). Le blog du Noctambule, on avait appelé ça. Une sombre histoire de pions, de fous, de rois, de reines et de princesses. Des pièces noires ou blanches selon la couleur de nos humeurs. C'était trop complexe, trop tiré par les cheveux.
Maintenant, il n'y a plus que des hommes et des femmes et parfois des enfants, multicolores. Et des idées, beaucoup d'idées. Mon Dieu, comment Hamilton arrive-t-il à brasser autant d'idées différentes tous les jours ? C'est impressionnant…
Des fois, je me demande même s'il pense réellement aux trucs qu'il évoque dans son journal, ou s'il se force à y penser pour avoir quelque chose à écrire.
Des fois, je me dis que c'est trop, que les lecteurs ne suivront pas (mais Hamilton semble s'en foutre "royalement" - moi je ne pourrais pas).
Des fois, j'ai honte à le dire mais… je saute des paragraphes, à la recherche de petites infos croustillantes sur mes amis - ou, encore mieux, sur moi-même - au milieu des grandes théories d'Hamilton sur la politique, la philo, les sciences et techniques, sans oublier sur son fameux groupe-de-musique-que-personne-ne-connaît, Slint (que je ne sais jamais si j'ai déjà écouté ou pas).
Quand je vois la régularité d'Hamilton, j'ai un peu honte d'avoir laissé tomber mon journal si vite. J'avais mes raisons : me protéger, tenir une promesse bancale faite à quelqu'un qui m'est cher (Jonas, oui). Mais, en toute sincérité, ce sont peut-être plus des excuses à mon manque de rigueur qu'autre chose…
Même pour écrire un seul jour, je retarde l'échéance (au passage, je fais prendre du retard à Hamilton, qui doit un peu râler). C'est que raconter un lundi, c'est pas de la tarte. "Il ne se passe jamais rien le lundi", a dit Hamilton. Pas faux.
Je n'ai même pas l'excuse du boulot : je suis en congé aujourd'hui. Veille de la Fête du Roi, lendemain de long week-end d'Armistice. Je fais le pont. J'en profite pour glander sur Internet, flirter bêtement par chat avec un ancien collègue. Je joue aussi à ce jeu idiot de réussites sur mon ordi. Et je lis un peu, un chouette roman de Philippe Dijan (ça faisait longtemps que ça ne m'était plus arrivé, de me poser avec un livre).
D'Hamilton, je n'ai pratiquement aucune nouvelle aujourd'hui. Je lui envoie juste un SMS pour lui demander de me refiler le numéro de téléphone de Charles-Henri (depuis que j'ai changé de téléphone - j'ai maintenant un smartphone qui va très bien sur Internet, mais qui n'arrête pas de bugger quand je téléphone simplement - j'ai perdu tous les numéros "récemment" introduits dans mon répertoire). Il me l'envoie et je ne lui dis pas merci. Fin de l'histoire. Qu'y aurait-il à dire sur Charles-Henri d'ailleurs ? On se le demande.
Je ne sais pas ce qu'Hamilton fait ce soir. Quelle amie indigne je fais...
Hier, je l'ai laissé à la Maison du Peuple avec toute la "dream team" (sauf moi, qui suis partie plus tôt). Il m'avait l'air assez parti, un peu saoul. Ces derniers temps, j'ai l'impression que ça lui arrive de plus en plus souvent. Ça doit être le changement de bière : depuis que Frère Xavier fait grève, Laure Val se fait rare, et Hamilton s'est rabattu sur la Chimay blanche. Je crois qu'elle est un peu plus forte (Hamilton n'oserait jamais écrire une affirmation pareille sur son blog sans aller vérifier : moi si !).
Il plaisante toujours avec ces histoires d'alcool, mais moi ça m'inquiète quand même. C'est pas une bonne chose, je trouve, qu'il ait tendance à picoler. J'aurais espéré que son opération de la vésicule le stoppe un peu de ce côté-là, mais non.
Quand nous étions jeunes et beaux, Hamilton et moi avions cette blague récurrente : le premier de nous deux qui fera un infarctus devra payer un bon resto à l'autre. Aujourd'hui, ça ne me fait plus tellement rire. Je trouve que la santé, c'est pas un truc à prendre à la légère. OK, on n'a pas besoin de vésicule, mais d'une foie et d'un cœur en bon état : oui. Enfin bref, ce ne sont sans doute pas mes oignons (qu'Hamilton ferait revenir dans plein de beurre pour faire des - délicieuses - carbonnades flamandes).
N'ayant aucune information intéressante à exploiter pour raconter la journée d'Hamilton, je vais terminer en parlant un peu de moi (au passage, c'est donner du grain à moudre à mes nombreux admirateurs… si on en croit les flatteuse statistiques du blog).
Novembre a toujours été un mois difficile pour moi. Les jours de plus en plus courts (avec cette saloperie d'heure d'hiver). Le froid. Des mauvais souvenirs, des dates qui me font mal. En général, je suis complètement déprimée en novembre.
Mais là, ça va plus ou moins. Non pas que ma vie soit un long fleuve tranquille, mais je tiens le cap (métaphore maritime).
A ce propos, hier, je suis allée à la mer avec Jonas, en amis. Comme je ne peux pas trop donner de détails, je vais faire comme l'autre : parler de la météo. Ostende était brumeuse, mais belle (je dis ça, je ne dis rien).
Oh, et puis merde ! J'ai envie de raconter un petit épisode. De tester le truc des dialogues d'Hamilton. Je ne suis pas douée pour ça, mais bon.
(La scène se passe devant une étrange chapelle derrière la grande église d'Ostende. Une basilique ? Une cathédrale ? Je n'en sais rien et je m'en fiche. Eh non, je n'irai pas vérifier, gniark, gniark…).
- Lui : T'as vu le nom de la rue ?
- Moi : Rue Léandre Vilain.
- Lui : Si on remplace le "e" par "a", ça fait…
- Moi : Ça fait moi !
- Lui : Oui, ça fait toi.
- Moi : Sauf que moi je ne suis pas une vilaine.
- Lui : Non, tu n'es pas vilaine du tout.
Je me rends compte que je n'ai même pas raconté cette scène (pourtant riche d'enseignements, notamment sur le fait que Jonas lit peut-être bien quand même ce blog) à Hamilton, en vrai. Voilà qui est réparé ! C'est pratique, en fait, ce journal : ça remplace les conversations, les mails.
Je devrais m'y remettre, tiens (en plus, ça ferait plaisir à ma maman).
L'aventurier
Gaëlle : À la carte !
Moi : Au 1307 !
Dora : À la carte, oui, bravo ! Dis avec moi : "Carte ! Carte !"
Gaëlle : Carte ! Carte !
Moi : Gnagnagna...
Dora : Allez, encore ! Carte ! Carte !
Gaëlle : Carte !
La Carte : J'suis la carte, j'suis la carte, j'suis la carte, j'suis la carte...
Moi : Au secours !
Babouche : Au secours !
Dora : Mince ! Babouche est tombé sur un caillou et le dragon va le manger !
Moi : Tant mieux !
Gaëlle : Vite, Babouche, relève-toi !
Dora : Vite, aide Babouche à se relever !
Moi : Allez, mange-le !
Dora : Ouf ! Grâce à ton aide, Babouche a pu nous rejoindre !
Moi : Et merde !
Dora : Peux-tu aider the unicorn à nous protéger du dragon ?
Moi : Non.
Dora : Allez, tape au sol. Tape pour créer un bouclier de protection !
Moi : Fiche-moi la paix ! J'en ai rien à battre de ton dragon mal dessiné...
Dora : Bien joué ! Grâce à toi, le dragon n'a pas pu nous atteindre !
Moi : Ha ! Dommage...
Dora : Oh ! Une bifurcation ! Quel chemin doit-on prendre ?
(À gauche, un joli château ; à droite, une forêt maléfique.)
Moi : Celui de droite ! Celui de droite !
Gaëlle : Celui de droite ! (Haha ! Elle est tombée dans le panneau !)
Dora : Celui de gauche, bravo !
Dora : Chipeur est là ! Il vient nous chiper quelque chose !
Moi : Et alors ? Il ne ramasse jamais que des miettes, le pauvre !
Dora : Allez, tous ensemble, crions : "Chipeur, arrête de chiper !".
Gaëlle : Chipeur, arrête de chiper ! Chipeur, arrête de chiper !
Moi : La propriété, c'est le vol !
À la fin de Dora l'Exploratrice, une voix off annonce : "Tout de suite, un épisode de Go Diego !". Ha non, non, non ! J'angoisse rien qu'à l'idée de devoir subir la litanie du sac à dos ("Sac à dos, sac à dos ! Sac à dos, sac à dos ! C'est moi qui te suis à l'école, bourré de trucs et de bricoles... Tout ce qu'il te faut pour la journée, dans mon ventre c'est rangé !") ainsi que ces longues séquences où il faut sauver un bébé animal un peu couillon piégé par la nature sauvage...
Moi : Gaëlle, ça te dit que je joue à Spelunky ?
Gaëlle : Oh, oui, oui, Spelunky ! Et moi je te regarde jouer ! (Ouf !)
Gaëlle : Oh, papa, tu es encore mort !
Moi : Oui, je n'ai plus l'habitude de jouer... Et ce n'est pas mon clavier...
Gaëlle : Fais attention, tu t'es encore fait avoir par les fléchettes !
Moi : Attends, tu sais quoi ? Je vais te montrer un autre jeu ! Un jeu auquel papa jouait quand il était... euh... gamin...
Les réflexes, les commandes, les chemins à emprunter me reviennent en mémoire avec une facilité déconcertante. Pourtant, cela fait au bas mot quinze ans que je n'ai plus joué à cette vieillerie : Prince of Persia de Jordan Mechner (1990), démarré sur le PC de mon père depuis l'émulateur DOSBox... Je me rappelle directement de l'endroit où se trouve la première super-potion de vie dans le second niveau, des sauts à réaliser en vitesse pour passer une grille en train de se refermer dans le troisième, du "truc" du miroir dans le quatrième, du gros plein de soupe à battre dans le sixième, de la chute vertigineuse dans le septième, etc. Dans le huitième niveau, je montre à une Gaëlle amusée l'épisode de la petite souris, envoyée par la princesse pour nous ouvrir une porte... Ma fille adore... Elle découvre ce jeu, mais de manière passive. C'est un peu bizarre... Elle préfère me regarder jouer que de prendre les commandes. Elle est sans doute un peu trop jeune... Je ne m'en plains pas : ce retour dans le passé me fait un bien fou, même si je me rends compte que la démarche est empreinte de nostalgie : le père montrant à sa fille – très bon public, pour le moment – les premiers jeux de son enfance, vingt ans plus tard.
Avant de ramener Gaëlle chez sa maman, j'ai également l'occasion de lui montrer brièvement Another World, un des plus grands jeux de tous les temps (1991), développé par un seul homme, Éric Chahi. Dans la voiture, Gaëlle, apparemment marquée, posera de nombreuses questions à ce sujet : "Pourquoi le monsieur se retrouve dans un autre monde après un orage ?", "Pourquoi les gens, ils tuent la bête mais emprisonnent l'homme dans une cage ?", "Qu'est-ce qui se passerait si on restait dans la cage, sans bouger ?"...
Aujourd’hui, grande réunion de "toute l’équipe" : Andrew (que je n’avais plus vu depuis longtemps) nous rejoint, suivi de Walter, puis de Léandra. Hier après-midi, Emily, Léandra et Walter sont partis faire un tour à Lille. Et le soir, ils sont allés manger avec Andrew dans un restaurant italien du côté de l’Altitude Cent. Paraîtrait qu’ils ont parlé de cul et de hardcore durant plus d’une heure, choquant les serveuses qui passaient par là. Quand je ne suis pas présents, mes amis se lâchent (verbalement du moins).
Il est 23 heures lorsque je rentre chez moi. Pas envie d'écrire ce soir. Pas grave : les trajets en train sont faits pour ça. En plus, demain, je vais pouvoir me reposer car c'est Léandra qui est censée écrire à ma place (mais que va-t-elle bien pouvoir raconter ?).
Statistiques Web mon amour, le retour
Dommage que certaines statistiques ne soient jamais accessibles. C'est le cas par exemple des "raisons qui poussent les internautes à lire ce blog". On pourrait peut-être lire des pourcentages loufoques :
25% parce qu'ils sont intéressés par la mystérieuse Léandra Courbet sur Adopteunmec.com.
22% parce qu'ils s'emmerdent au boulot.
17% pour se foutre ouvertement de ma gueule.
10% pour vérifier que je ne dis pas du mal d'eux.
8% pour rigoler de mes déboires amoureux (inexistants, c'est ça qui est drôle).
2% par amour des statistiques.
1% parce qu'ils trouvent les articles publiés très intéressants.
1% parce qu'ils trouvent les articles nuls à chier et qu'ils adorent se faire du mal.
1% juste pour faire 101% et m'emmerder encore un peu plus.
Rock français 5 étoiles (2)
Je reste seul avec mon café :
Je me suis salement fait doublé.
C'est moi qui voulais la séduire,
Et c'est lui qui l'a emmenée.
Langue française : 88/100Mathématiques : 100/100Éveil (sciences/histoire/géographie...) : 68/100Éducation physique : 37/50Éducation artistique : 40/50Cours philosophique : 45/50