Je réfléchis un instant et finis par lui répondre : "Je me suis dit que ce serait différent aujourd'hui." Alors Térence me sourit et me dit : "Mange tranquillement ton déjeuner puis viens me retrouver au bar. Je te montrerai quelque chose..."
Mon déjeuner terminé, je retourne auprès de Térence, qui me fait signe de le suivre. Il ouvre une des portes réservées au personnel, celle amenant au sous-sol... Nous descendons un escalier en colimaçon qui donne sur une gigantesque cave à vin. Des milliers de bouteilles sont rangées par terroirs et par millésimes. Dans un coin sont alignés des Pétrus et des Château d'Yquem.
– Cette cave, me lance Térence, s'étend bien au-delà des limites du café. Elle couvre la moitié du sous-sol du Parvis.
– C'est incroyable, dis-je... Mais je n'ai jamais vu aucun de ces vins proposés à la carte.
– C'est parce qu'ils ne le seront jamais. Ils ne sont proposés que lors de nos soirées spéciales.
– Vos "soirées spéciales" ?
– Suis-moi.
Nous quittons la cave à vin et parcourons un dédale de couloirs débouchant sur un grand hall composé d'une vingtaine de tables et donnant sur 11 portes : cinq à gauche, cinq à droite et une grande ouverture centrale. Les cinq portes de gauche, munies de plusieurs judas, comportent la mention "Couples exhibitionnistes". À droite, deux portes estampillées "SM", les autres étant apparemment des vestiaires ou des douches... Quant à l'ouverture centrale, elle donne sur une grande salle richement décorée meublée essentiellement d'une dizaine de lits à baldaquin.
– Tu sais tout ou presque, maintenant, me dit Térence. Chaque soir à partir de 20 heures, nous organisons des orgies débridées ici-même. Il y en a pour tous les goûts. Certains se contentent de regarder, certains vont beaucoup plus loin, évidemment.
– C'est... assez... in... euh... incroyable, dis-je, totalement décontenancé.
– Si je te montre tout cela, c'est parce que je considère que tu peux y participer. Aucune obligation, évidemment, mais si jamais tu es intéressé, rends-toi au bar et commande un "café toscan". C'est le mot de passe pour accéder au sous-sol. Tous les serveurs le connaissent.
Vers 20 heures, je retourne à la Maison du Peuple de Saint-Gilles. Emily est à la table du fond avec son PC portable, comme souvent. Elle travaille sans doute à l'une des formations qu'elle doit donner seule, en décembre. Elle est concentrée sur son travail et ne me voit pas. Je passe avant tout par le bar et commande...